12èmes Rencontres Cinématographiques de Dijon

Tous les ans à l’automne, Dijon s’inscrit comme une ville phare du 7eme art.

Trois jours de reflexion sur la création et l’accès pour tous à ce média incontournable du rêve et des prises de conscience.

Ces rencontres, les 27 èmes et 12 èmes à Dijon, organisées par l’ARP (société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs), la ville de Dijon et la région Bourgogne-Franche-Comté, permettent à tous, gratuitement*, d’assister, dans les cinémas du centre-ville, aux avant-premières des films les plus attendus de la saison.

Une opportunité unique non seulement de voir le film mais d’en discuter avec son réalisateur, pour vous transformer en testeur d’images et en relais d’opinion pour vos connaissances et au-delà.

Cette année Albert Dupontel et son film « Au-revoir là-haut » ouvre ces rencontres grand public (Jeudi 12 octobre 18h au cinéma Olympia), par l’adaptation du roman éponyme de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013.

En pleine commémoration de la Grande Guerre, retour 100 ans en arrière dans les vies d’Albert et Edouard, deux poilus qui mettent sur pied une vaste escroquerie…

Autre film tant attendu, le deuxiéme opus de Guillaume Gallienne. Aprés son premier film autobiographique « Les garçons et Guillaume, à table« , voici « Maryline« , encore un prénom pour l’histoire intimiste d’une jeune  campagnarde « montée à Paris » pour devenir comédienne. (Vendredi 13 octobre à 18h30 au cinéma Olympia)

Une histoire de femme, d’une femme modeste, d’une blessure…

A ne pas manquer également l’avant-première de courts métrages soutenus par le fond d’aide « cinéma et audiovisuel » de la Région Bourgogne-Franche-Comté (Jeudi 12 octobre 18h au cinéma Darcy), la présentation des films « Par instinct » de Nathalie Marchak, « Jusqu’à la garde » de Xavier Legrand et de « Carré 35 » d’Eric Caravaca, tous présentés en direct par leurs réalisateurs. (Programme complet ici).

Des rencontres, des professionnels au public, qui léve peut être un voile de mystère tout en permettant de garder le lien humain qui fait la spécificité du cinéma façe au renfermement des habitudes de visionnage intimiste.

La présidente de ces rencontres, la cinéaste franco-turque Deniz Gamze Ergüven, représente bien cette nouvelle génération de réalisateurs dont le travail oscille entre le cinéma d’auteur, « Mustang« , (Présenté vendredi 13 octobre à 20h30 au cinéma Eldorado) et les productions internationales, comme son second film « Kings » avec Daniel Craig, « M. James Bond », en vedette.

Un temps précieux pour le public tout comme pour les professionnels réunis autour de débats sur des questions aussi diverses que la chronologie des médias, le modèle global de financement et d’exposition des oeuvres ou que la politique culturelle au service du citoyen.

A cette occasion la ministre de la culture, Françoise Nyssen, sera présente pour assister aux débats et apporter son soutien direct aux actions du ministère qui permettent toute l’année d’organiser des actions d’éducation artistique et culturelle (cycles de conférences pour les scolaires et projections de films européens spécifiquement destinées aux collégiens et lycéens de Dijon).

Mathieu Debusschére, délégué général de l’ARP, société civile organisatrice de ces rencontres, nous en dit plus**:

Des rencontres pour accompagner les changements du monde, de la démocratie et de la culture qui demandent un dialogue auquel vous pouvez participer, pour que chaque regard compte.


Programme complet des Rencontres ici.


* Places diponibles au bureau de l’ARP, Hôtel de Vogüé, 8 rue de la Chouette, Dijon


**Interview réalisée pour Dijon Design et BFC Classique.

 

 

 

Le Consortium – 37 rue de Longvic – Automne-Hiver 2017-2018

Premières expositions au Consortium, centre d’art contemporain, depuis la disparition de Xavier Douroux, son cofondateur, le 28 juin dernier.

Ses 40 ans à la tête d’un centre devenu institution pour nombres d’artistes et d’initiés, trouvent un hommage dans la diversité des oeuvres exposées durant cette exhibition automne-hiver 2017-2018.

Du basique à l’onirique, du rapide au technique, du folklore saisonnier aux oeuvres pensées.

Toutes les facettes de l’art actuel, des balbutiements que l’on souhaite prometteurs, aux artistes affirmés qui évitent malgré tout la facilité…

Une déception d’abord, dans l’immense galerie de l’étage, transformée en chambre mortuaire gothique et anti-christique : « Hymne à la joie« .

L’artiste canadien Nicolas Ceccaldi (1983) qui dès l’entrée oscille entre lumière et noirceur d’un trait prometteur se perd vite dans une évidence outrageante, dont le génie repose certainement sur l’ironie du titre.

Une enfilade de miroirs gothiques de pacotille, aux reflets de cirage évidemment noir, accueillent en leur centre des crucifix inversés sortis d’une ressucée de films de vampire de la Hammer, mauvaise époque.

La déception est d’autant plus grande que cet artiste, dont le travail sur la fragilité et l’obsolescence ne laisse habituellement pas de marbre, nous promettait, dans un communiqué du Consortium, dont il a été le résident estival, un travail sur le drapeau pirate, « Jolly Rogers », et les déclinaisons des memento mori, tête de mort et tibia croisé, sablier, diablotin, coeur…

Une thématique qui pouvait moralement gêner aux vues des circonstances dramatiques qu’a connu le centre mais qui artistiquement se transforme en foire « dark side bon marché », vaguement Marilyn Manson, idéale à quelques semaines d’Halloween mais qui ne rend hommage à personne !

Heureusement, les cinq autres artistes sont plus fidèles à l’esprit maison.

L’autrichienne Marina Faust, tranche dans les couleurs vives, morcelle les images de l’enfance pour découvrir l’adulte que nous deviendrons.

Une série de collages-portraits réalisés à partir d’un livre jeunesse, porte une expression artistique dont l’archaïsme apparent permet en couches successives d’exprimer le passage du monde de l’innocence à la connaissance de ses limites, aussi abruptes que celles d’une feuille déchirée.

Le même constat d’évolution rapide et artificielle se retrouve dans le travail de Wang Du (1956), l’un des nombreux artistes chinois installé en France, à l’image de Yan-Pei-Ming à Dijon.

Enfant de la révolution culturelle, puis mineur pendant 6 ans, il entre aux Beaux-Arts de Canton dont la formation académique titille son esprit rebel.

Ses sculptures de par leur format, gigantesque, leur source d’inspiration, populaire, et leur installation, toujours spectaculaire, interrogent les changements profonds, corporels et intellectuels de notre société.

Le passage de l’évolution naturelle à l’évolution artificielle engendre un monde de clonages, lié certes à la biotechnologie mais surtout à cette volonté de célébrité immédiate, prophétie Warholienne vide de sens, qui envahit les réseaux sociaux.

Wang Du, par la présentation de certains éléments de son exposition de 2000, réalisée au Consortium, « Réalité jetable », dresse le constat d’une anticipation des années 2010 dont le trio monstrueux évoque à la fois le produit marketing, la violence et l’exhibitionnisme qui se place en hauteur, au dessus de tout et de tous.

Une prédiction étonnante de notre monde avide de téléréalité et de « stars » gonflabes et dégonflabes à volonté en valeur d’exemple.

Même retour sur les oeuvres d’un passé proche avec le peintre hollandais Peter Schuyff (1958) et la toute première retrospective de ses travaux de jeunesse, réalisés de 1981 à 1991 à New-York.

L’accent est mis sur trois groupes d’oeuvres : des acryliques sur toiles dites « biomorphiques », typiques du début de ses recherches (1982-1984), une importante sélection de compositions abstraites (1984-1988) également à l’acrylique, ainsi qu’un large groupe de travaux sur papier traversant la décennie (1981-1991).

Une plongée dans le mouvement Néo-Géo des années 80, héritié du Op Art, entre minimalisme, jeux visuels et esthétique fractale, parente des théories populaires à l’époque, dont la théorie du chaos.

Une mise en perspective à la fois décorative et méditative, pour des oeuvres qui ne nient pas le plaisir esthétique qu’elles procurent tout comme les réflexions qu’elles suscitent.

Une dualité du désir et de l’esprit qui se retrouve dans le jeu de miroir du travail des artistes Tobias Pils et Michael Williams.

Deux approches du motif à la base d’un travail sur l’expression artistique.

L’autrichien Tobias Pils (1971) travaille d’abord sur lui-même en oubliant à chaque nouveau projet ce qu’il a pu faire auparavant.

Une volonté de nouveauté qui sans nier ne cristalise pas le passé. Un mouvement vers l’avenir qui s’inspire aussi bien d’une allégorie traditionnelle, que d’un rythme ou d’une harmonie abstraite.

Un langage pictural expressif et passionné qui présente souvent dans une seule oeuvre le représentatif, le fantastique et l’abstrait.

En résulte des images vaguement humanoïdes qui émergent de ces toiles exubérantes aux compositions-combinaisons d’huile, d’acrylique et de vernis, aux effets de lavis doux pour gestuelles audacieuses.

Une technique énigmatique et sophistiquée qui fait écho au graffiti tout en étirant les possibilités picturales.

Là est l’intérêt de la confrontation avec les oeuvres de l’américain Michael Williams (1978).

Un artiste intuitif, à la fois rigoureux et irrévérencieux, dont l’iconographie particulière le rapproche aussi du graffiti et de la culture populaire.

Chacun de ses tableaux est d’une grande complexité visuelle métissant un éclectisme Hippie (Nom d’une de ses oeuvres) et le numérique, le griffonnage aérographié dans des couleurs vives et des explosions graphiques sur la toile.

Les inspirations sont nombreuses (George Grosz, Edward Koren, Cy Twombly…) en un mix très particulier où les couches successives créent une perspective nouvelle, tant en profondeur qu’en ressenti.

Deux artistes très techniques, qui savent jouer sur les émotions pour permettre à chaque observateur de s’immerger personnellement dans l’oeuvre.

Un très bon cru automne-hiver 2017-2018 pour le Consortium qui sait toujours aussi bien mêler sa propre histoire aux talents internationaux, en retrospective ou dans la perspective de techniques nouvelles au service d’une expression essentielle qui a, comme dans la vie, quelquefois ses ratés.

360° – Panorama de la Photographie Transculturelle

L’image est aujourd’hui tellement omniprésente qu’elle en devient banale, ratatinée par le selfie qui permet de tourner à plat dans un « cercle d’amis » en constantes égocentriques hypnotisantes, qui ramènent la photographie au niveau littéraire des « Martine à la plage », sans oublier « Martine à la ferme »…

Pourtant, au poids des mots (Et non des emojis en bataille !) répondent encore le choc des photos, pour des magazines de reportage tel Paris-Match, qui en avait fait sa devise, mais aussi pour témoigner d’un monde plus large, en constante évolution, qui demande de saisir l’instant précis du basculement, du bonheur universel et des enjeux communs.

La vérité d’un observateur qui rend à l’image sa force, loin de toute miévrerie mimétique.

Un regard vers un horizon sans limite, aux focales diverses qui permettent de connaître, d’apprécier, d’analyser et de comprendre ce (ceux) qui nous entoure (-nt).

Telle est l’offre généreuse du nouveau festival « 360° », un panorama de la photographie transculturelle, qui veut pallier le manque d’un lieu dédié en Bourgogne Franche-Comté.

De quoi réveiller la curiosité en divers lieux, libres et ouverts, de la métropole dijonnaise, aux thématiques ciblées.

Dans le hall du Cèdre, à Chenôve, place au social et aux sentiments avec la très belle série « Makeda » d’Aurore Vinot.

Abdellah & Janka (France/Algérie – Slovaquie) – Paris 2014

Makéda, du nom éthiopien de la reine de Saba, célèbre dans les textes religieux pour sa rencontre avec le roi Salomon, évoque à la fois les nombreux voyages d’Aurore et le multiculturalisme à la rencontre de l’autre.

Tous les couples représentés marquent l’évolution des moeurs et des mentalités, les aléas des guerres et des pensées extrémistes, l’enracinement des tabous et les difficultés d’une mixité encore mal perçue que ce soit en Afrique, en Amérique ou en Europe.

Andrew & Shaggy (USA – Nigéria) – Cape Town 2013

Pourtant la sérénité et la joie émanent de ces quelques images d’amoureux, dont la série complète compte 100 photographies prises dans 5 pays (Liban, France, Afrique du Sud, Congo et Algérie).

Un abrégé d’Histoire en bonheurs intimes, tel Sonja et Rami, un couple germano-syrien confronté au sort difficile des réfugiés et au déracinement, ou Andrew et Shaggy, couple gay américano-nigérien, marié et établi en Afrique du Sud, un pays passé de l’Apartheid à la lutte contre toute discrimination, grâce à la sagesse de Nelson Mandela.

Sonja & Rami (Allemagne – Syrie) – Beyrouth 2012

L’important c’est d’aimer… Avec toutes les difficultés que cela implique (Echo au film d’Andrzej Zulawski) et les bonheurs gagnés, immortalisés dans ces photos reportages en noir et blanc, pudiques, et sans clichés.

Atmosphère plus spectaculaire, à tous points de vue sur le campus de Dijon, au théâtre Mansart.

« Malinas Machinas » par Matthieu Bégel

Le social y gagne l’image de liberté des skaters (« Malinas Machinas » par Matthieu Bégel), tandis que la jeunesse étudiante peut s’identifier aux images de concerts pour tous les goûts (Jazz, blues, métal, rock, hip hop) et les couleurs du spectacle vivant.

« Blues Rock » par Rui Lourenço

Transe musicale, charisme mélodique, teintes d’une vie sur scène pour profiter de la vie entres amis.

Lisa Simone (D’jazz Nevers Festival 2015) par Aït Belkacem

Plus intime, la série de photos de Ana Dias, dévoile les charmes des filles de Playboy en technicolor.

Une vision jeune et féminine du célèbre magazine de papa caché sous le matelas de la chambre parentale.

Playboy Pays-Bas Novembre 2015 – Modèle : Caprice Castillo

Un Comic Strip années 2010, avec des CLIP ! Des CRAP ! Des BANG ! Des VLOP ! Des ZIP !

Des sucettes à l’anis, des bouées gazon maudit et du Pepsiiii !

Playboy Pays-Bas Novembre 2015 – Modèle : Caprice Castillo

SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !

Du désir bien dosé, à savourer jusqu’au 1er octobre.

360° se permet toute la vie, des plaisirs à la guerre avec une exposition collective sur ce thème au Cellier de Clairvaux (Du 25 septembre au 1er octobre), des questions sociales à celles de nature et d’environnement à l’Espace Baudelaire (Jusqu’au 20 octobre), images de mondes multiples en vue d’ensemble sur les grilles du jardin Darcy (Jusqu’au 2 octobre).

Roxanne Gauthier – Madagascar (Espace Baudelaire)

Autant de sujets que de lieux (En Métropole Dijonnaise et Bourgogne Franche-Comté) afin que ce festival de photographie s’installe et demeure, au fil du temps, fidèle au précepte de son parrain, Gérald Bloncourt, révolutionnaire en Haïti, poète, photographe au long cours : « J’ai pris parti : je ne suis pas un marchand de photographies, je suis un franc-tireur de l’image« .


Programme complet et renseignements :

www.festival-360.com


Photographie en tête d’article : Rémy Gabalda – Sivens (Grille du Jardin Darcy)

Journées Européennes du Patrimoine

Déjà la 34e édition de ce week-end réservé à la découverte du patrimoine, de notre patrimoine, hérité du passé, qui fait entiérement parti de notre présent, surtout quand on vit à Dijon, et qui se doit d’être conservé pour le futur.

Le théme de cette année en est l’écho parfait « Jeunesse et patrimoine », à entendre à différents niveaux, il invite à initier nos enfants pour en faire les gardiens de demain tout comme il sous entend que s’approprier le patrimoine en fait l’objet d’une éternelle jeunesse.

Musée de la Vie Bourguignonne Perrin de Puycousin

Une source de jouvence à découvrir toute l’année grâce à la politique de gratuité des musées de la ville, et lors de ces journées afin d’éveiller notre curiosité et de pousser des portes généralement fermées.

Dijon depuis 2009 « Ville d’art et d’histoire » n’en manque pas, ce qui vaut au centre ville d’être classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Des vestiges antiques à l’architecture du XXIe siècle, des trésors des musées à ceux de la gastronomie, les plaisirs ne manquent pas et Dijon Design vous invite à une avant-visite afin de profiter au maximum de ce moment toujours exceptionnel.

L’office de tourisme en accord avec le thème de l’année offre aux « mômes » l’occasion de chasser l’animal caché dans l’architecture des momuments du centre ville, un rallye-visite, samedi et dimanche à 14h30.

Pour les amateurs de liberté vous pouvez voyager en toute autonomie dans le temps patrimonial grace à 8 étapes qui vous content 2000 ans d’Histoire. Le livret disponible gratuitement à l’Office de Tourisme, à l’église Saint-Philibert et à l’accueil du passage du roi, a été conçu par des enfants pour des enfants afin d’éveiller leur curiosité tout en découvrant, le plus important étant d’observer !

Musée d’Histoire Naturelle – Jardin de l’Arquebuse

Pendant que les enfants parcourent la jungle urbaine, c’est l’occasion pour les parents de visiter le patrimoine scolaire. Du collége Marcelle Pardé, ancien hospice Sainte-Anne construit en 1686, 18 rue Condorcet, au lycée Simone Weil, oeuvre de l’architecte Klipper, ouvert en 1964 au 1 rue Pelletier de Chambure, en passant par l’esplanade Erasme, épicentre de l’Université de Bourgogne, les visites réveillent les bons ou mauvais souvenirs.

Pour les plus classiques les musées ouvrent encore et toujours leurs portes tout en proposant de multiples animations.

La liste est longue mais le musée Rude, 8 rue Vaillant, propose des visites à la loupe, samedi et dimanche à 15h, 17h et 18h.

Le musée des Beaux Arts, dans l’ancien Palais des ducs, permet de voir l’avenir en marche avec une visite exceptionnelle du chantier de rénovation, samedi et dimanche de 14h à 19h.

Vitrail Suisse du XVIe siècle – Musée des Beaux-Arts

Le musée archéologique, 5 rue du Docteur Maret, ouvre un atelier de métallurgie avec Arkéo Fabrik, samedi et dimanche de 14h à 18h, afin de mieux comprendre l’art de la fonte du bronze, tandis que le musée d’art sacré, 15 rue Sainte Anne, propose avec les traversées baroques un plongeon dans la musique sacrée italienne du début du XVIIe siècle, samedi et dimanche à 15h et 16h.

Grand art, vie de nos lointains ancêtres et plus proche de nous le quotidien des XIXe et XXe siècles au musée de la vie Bourguignonne Perrin de Puycousin, 17 rue Sainte-Anne, qui pour l’occasion nous invite à rencontrer une artisan modiste, reine du galurin, Sara Tintinger, samedi et dimanche à 14h30, 15h30 et 16h30.

Musée national, le musée Magnien, 4 rue des Bons Enfants, habituellement payant, offre des visites flash, samedi et dimanche à 14h30, 15h30, 16h30 et 17h30.

Tandis que la Région ouvre ce samedi de 14h à 18h, à titre exceptionnel, les réserves du FRAC Bourgogne qui abritent sur plus de 1200 m2 près de 900 oeuvres. (Réservation au 03.80.67.07.82)

Le Consortium, centre d’art contemporain et ancienne usine du liquoriste L’Héritier Guyot (1942). Le centre propose une visite hors les murs à la découverte des oeuvres d’art du quartier Wilson (Samedi et dimanche 16h)

La Vapeur, scéne des musiques actuelles de la ville, permet aussi de découvrir le Dijon de demain en ouvrant le chantier de ses futurs locaux, 42 avenue de Stalingrad, avec en prime des ateliers pour adultes et familles sur les matériaux inédits utilisés sur le chantier.

Retour en épicentre dijonnais avec le Palais des ducs et des Etats de Bourgogne, qui abrite en plus du musée des Beaux-Arts, la mairie, la tour Philippe le Bon et ses 316 marches, la salle des mariages et la salle d’attente en pur style gothique, le salon du Palais des Etats, du XVIIe siècle, desservi par l’escalier Gabriel du XVIIIe siècle, qui abrite sous les marches les trésors des archives municipales dont les bureaux et les magasins se trouvent désormais à proximité.

Escalier Gabriel – Palais des ducs

Déjà de trés belles visites en perspectives, sans oublier le patrimoine religieux, de la cathédrale Saint-Bénigne qui offre une visite commentée du carillon avec ses 63 cloches (Samedi de 8h30 à 12h et de 13h à 16h30), à l’église Sainte-Chantal, 16 avenue Gustave Eiffel, qui propose samedi de 16h à 18h de re-découvrir la vie de cette sainte locale, grand mére de Madame de Sévigné.

A ne pas manquer, les vestiges de la Chartreuse de Champmol, dans l’actuel centre hospitalier la Chartreuse, le Temple de l’Eglise Protestante Unie de France, 14 Boulevard de Brosses, ou la Synagogue de Dijon, 5 rue de la Synagogue, une belle opportunité de découvrir les différences et de permettre des rapprochements par la beauté et la singularité des rites inscrits dans l’édifice.

Coulisses de l’orgue de la cathédrale Saint-Bénigne, pour un concert gratuit, dimanche à 17h

Dijon ne serait pas Dijon sans ses nombreux Hôtels Particuliers, certains sont ouverts toute l’année pour des expositions ou des concerts, comme l’Hôtel de Vogüé, 8 rue de la Chouette, d’autres, souvent lieux d’habitations le sont à titre exceptionnel afin d’admirer les cages d’escaliers ou les façades invisibles de la rue. Plus d’une vingtaine à découvrir et à étudier plus profondément grâce à des ouvrages comme ceux d’Agnés Botté, historienne et guide conférenciére, à découvrir ici.

Hôtel de Vogüé – Façade de la Cour d’Honneur

Enfin Dijon est une ville de gastronomes et le patrimoine du goût et de l’odorat vaut bien celui du regard.

Mulot & Petitjean, faiseurs de pain d’épices depuis plus de 200 ans, ont maintenant leur musée, 6 boulevard de l’Ouest, dont la visite reste payante pour l’occasion en échange, néanmoins, d’un rouleau de nonnettes, pour que la gourmandise gagne à se conserver.

Pendant ce temps les Halles continuent dimanche de 11h à 15h leur fameux Brunch, une bonne entrée en matière avant la clotûre de l’exposition de Jean Matrot, dont les oeuvres passent, dans un élan démocratique, du palais des ducs au palais des dijonnais.

Enfin, à ne pas manquer, la visite guidée du chantier de fouilles archéologiques de la future cité internationale de la gastronomie et du vin, 2 rue de l’Hôpital.

Samedi de 14h à 18h et dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h, l’occasion rêvé de lier le passé et le futur pour un week-end qui sait profiter du présent.


Programme complet auprés de l’Office de Tourisme du Grand Dijon, 11 rue des Forges, et sur bons nombres de sites à visiter.

www.destinationdijon.com

info@ot-grand-dijon.com

Les Bains du Nord (FRAC Bourgogne) – 16 rue Quentin

« La peinture en apnée » c’est aller à l’encontre des reflexes naturels et culturels, une expérimentation d’art clinique qui demande à notre cerveau de se déconnecter quelques secondes pour faire voler en éclats le cadre doré limitateur des sensations picturales.

Hugo Pernet, Rosier, 2016 / Antoine Château, Une Dance, 2015 / Hugo Pernet, Deux roses, 2016

Dans l’imaginaire collectif l’art actuel se cantonne aux installations, performances et sculptures spectaculaires,  le Pôle d’Action et de Recherche en Art Contemporain de Dijon* propose en une exposition, 37 peintures et 24 artistes, de remettre la création sur la toile et le papier.

Ida Tursic & Wilfried Mille, La jeune fille au singe, 2012, huile et argent sur toile, 200 x 250 cm, courtesy Almine Rech Gallery

Une nouvelle dynamique qui oblige à une revitalisation du tableau : photographie et traitement informatisé de l’image qui s’humanise par le geste et les accidents de « tâches », informatisation artisanale en pixelisation picturale, ou monochronisme subjectif qui renouvelle la Peinture d’Histoire.

Comme dans la dernière oeuvre de l’artiste Sino-dijonnais Yan Pei-Ming, hommage à la disparition d’Aldo Moro, président de la Démocratie chrétienne italienne, le 9 mai 1978 à Rome, dont le corps retrouvé dans le coffre d’une voiture teinte encore du rouge des brigades terroristes la vie politique transalpine.

Yan Pei-Ming, Aldo Moro (9 May 1978, Rome), 2017, huile sur toile, 250 x 300 cm

En regard de deux autres de ses peintures, l’éxécution mouvante et éclabousante de « Quartier chinois de Saigon » (2004) et « President elect » (2017) titre-trump, constat d’un bateleur triomphant, l’énergie émane autant de la représentation que de la présentation.

Yan Pei-Ming, Quartier chinois de Saigon, 2004, huile sur toile, 130 x 200 cm

L’accrochage participe de l’oeuvre en devenant une part non négligeable de sa production. Suivant les expositions le message peut s’amplifier par l’accord avec d’autres oeuvres rendant unique chaque proposition.

Ici, la tension est maximale entre figuration et abstraction (Image d’ouverture), au sens plein des deux termes, en évitant toute catégorie pouvant relever à la fois de l’une et de l’autre.

Plus encore que les organisateurs, les artistes encouragent cette mise en perspective enrichissante pour le renouveau de la peinture.

Tant et si bien que c’est une véritable scène picturale qui en émerge, particulièrement à Dijon qui à travers l’Ecole nationale supérieure d’art et de design de la ville se montre aujourd’hui active en matière de peinture, tant sur le plan de l’enseignement que sur celui de la recherche.

Une perception nouvelle, voir optique, comme dans le travail du bisontin, devenu dijonnais, Loïc Raguénés qui joue sur la représentation, la mémoire et les affects véhiculés par l’iconographie contemporaine.

Loïc Raguénès, A partir du Club-House, 2011, gouache sur carton, 150 x 230 cm, collection FRAC Bourgogne

La notoriété d’un artiste comme Yan Pei-Ming, issu de cette institution, aide à accélérer ce mouvement, d’autant que son « aura » attire des disciples tel Atsing, né à Shanghai, professeur à l’école des Beaux-Arts de Beaune depuis 2001, qui vit et travaille à Dijon.

Un peintre figuratif dont les couleurs diffuses indiquent le déplacement vers l’abstraction d’un temps qui n’existe pas encore.

Atsing, Dos, 2011, huile sur toile, 182 x 130 cm

De dos, la nuque inexpressive implique plus une « forme humaine » que l’humain en tant que figure identifiable.

Le temps reprend ses droits par l’accrochage au fond d’un couloir qui initie un jeu de miroir obligatoire, le spectateur tournant le dos en quittant cette figure lointaine.

Un « dos à dos » qui permet, enfin, à la peinture de prendre tout son sens et de se situer dans un espace global dont le regardeur donne vie en imitant l’image.

L’apnée arrive quand on ignore l’essentiel !

Une belle occasion d’humer et d’admirer les artistes d’une scène dijonnaise dense, vibrante et entreprenante dans la réhabilitation d’une peinture qui voit au-delà de ses deux dimensions.


Exposition à voir jusqu’au 30 juillet, du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h et le samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h.

FRAC Bourgogne – 03.80.67.18.18 / 03.80.67.07.82

www.frac-bourgogne.org / communication@frac-bourgogne.org


* Le Pôle d’Action et de Recherche en Art contemporain est composé de 4 membres fondateurs qui sont : la Direction des Musées et du Patrimoine de Dijon, l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Dijon, le FRAC Bourgogne et Le Centre d’art Le Consortium.

Bibliothèque patrimoniale et d’étude – 3 rue de l’école de droit

Quand une exposition pousse à l’exhibition de livres ouverts et offerts en provenance de l’Enfer*, vos amis rechignent moins à vous accompagner sur ces « Scènes de plaisir » dont les vitrines peep-show dévoilent des écrits et images à rendre majuscule le X d’une position généralement si sage.

Les équipes de la bibliothèque patrimoniale aiment à renverser les clichés, pointer l’originalité et dévoiler les dessous affriolants d’un univers dont le sérieux n’engendre pas la mélancolie.

Lire est un plaisir qu’il faut quelquefois agrémenter pour le partager.

Franchir les portes d’un temple de la culture demande parfois une carotte au goût de péché.

De textes léchés en grivoiseries salaces, de gravures en luxure, de menus en histoires d’O à la bouche, voici une exposition qui ne fait pas dans la dentelle si ce n’est celles des frou-frous indicateurs de ces objets qui ne demandent qu’à s’offrir.

Le XVIIe siècle est l’ensemenceur du libertinage de chair et d’idées (Le bourguignon Bussy-Rabutin et sa fameuse Histoire amoureuse des Gaules) que le siècle des lumières porte à des sommets inégalés, de l’illustration des « culbutes » érotiques de la Régence, aux lettres intimes dévoilant les liaisons dangereuses, en passant par les visions sadiques du divin marquis jusqu’aux prémices des droits de la femme (The fruit-shop) encore simple « réceptacle ».

Le plaisir libère les pensées et certaines idées alors révolutionnaires.

Le XIXe siècle bourgeois abandonne la liberté de penser pour le privilège de jouir, tantôt censeur de gravures et d’écrits qui se vendent alors sous le manteau et tantôt noceur, profiteur d’une promiscuité féminine entre bordel et illustrations licencieuses de menus virils.

Menu du 275e dîner du Cornet, au restaurant du Journal à Paris, le 9 janvier 1930

Une tradition jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, qui voit la démocratisation en même temps que la débandade d’un érotisme fouillé.

Aux gravures inspirées de Fragonard et aux « Ragionamenti« , série de propos d’une prostituée à divers interlocuteurs, de l’Arétin (1589) succèdent les cartes postales kitsch dont l’humour potache inspire la vie de bon nombre de nos contemporains…

Car ces objets de curiosité qui font plus ou moins sourire, marquent l’évolution des moeurs, les différentes époques qui successivement ont construit la notre.

Des documents « archéologiques » précurseurs de notre société ou le sexe est « totem suprême ».

Ils font échos à cette volonté de féminité parfaite construite par la chirurgie, ou à ces séminaires de virilité dont les épreuves de force veulent faire perdurer les clichés inscrits dans ces livres.

La possibilité d’une telle exposition implique une liberté de moeurs qui a évolué en obligation de plaisir, nécessaire au bonheur, tandis que le panneau « Interdit aux moins de 16 ans », à l’entrée, se heurte aux réalités « cinématographiques » qui découlent de ces documents et qui inondent les smartphones des collégiens ou des primaires, privés de cette éducation patrimoniale par une époque sexo-schizophrène.

Car au-delà du clin d’oeil et du dépoussiérage de l’image coincée des bibliothèques, c’est toute une évolution de l’érotisme et du plaisir qui est refusée au seul public qui aurait besoin d’une éducation à ce propos**.

Déjà dans l’action mais privé d’images !

On peut aussi déplorer la quasi abscence dans les collections, ou seulement dans l’exposition (?), de références à l’érotisme homosexuel.

Seul un livre ouvert sur quelques photos du couple d’artistes Pierre & Gilles lève le voile sur des pratiques extrêmes, clichés certainement moins tabous qu’un simple baiser qui devrait pourtant se montrer pour pallier à la montée de l’homophobie dans notre pays, particulièrement chez les adolescents…

Les éditions Gay Kitsch Camp ont pourtant de 1989 à 2006 réédité de rares curiosa dont un texte datant de la révolution française qui prône le respect entre les sexes, l’égalité des sexes et la liberté de tout lien d’affection.

Une exposition à ne pas manquer, une initiative à saluer même si la bibliothèque patrimoniale perpétue, logiquement, une morale dont elle est la gardienne.


Exposition « Scènes de plaisir » à voir jusqu’au 1er juillet, entrée libre.

Visite commentée le vendredi 23 juin à 12h30 (03.80.44.94.14)


Une exhibition en accord avec les rencontres littéraires CLAMEUR(S) qui les 23, 24 et 25 juin réunissent le temps d’un week-end des auteurs et des artistes autour des tourments de l’amour. (Programme disponible le 8 juin)

En attendant, pénétrez cette thématique par une série de conférences et un concert, à découvrir ici.


*L’Enfer est le lieux clos d’une bibliothèque où l’on place les livres dont la lecture est jugée dangereuse.

** Un manuel scolaire va tout de même, à la prochaine rentrée, proposer aux collégiens une représentation exacte du clitoris et de sa fonction de plaisir… Ici.

Le Consortium – 37 rue de Longvic – Exposition « Truchement »

1977 a vu l’art contemporain exploser à la face d’une France giscardienne peu encline aux changements esthétiques.

Beaubourg, voulu dès 1969 par un président de la République en phase avec les créations de son époque, est à la fois un centre polyculturel, un défi lancé par l’exécutif à l’académisme des institutions culturelles d’Etat et une réponse éclairée aux événements de mai-juin 1968.

Quarante ans après son inauguration en tant que centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, son architecture « industrielle » due à Renzo Piano, Richard Rogers et Gianfranco Franchini étonne toujours et attire plus de trois millions de visiteurs par an, entre la première collection d’art contemporain et actuel d’Europe (La deuxième au Monde après le MoMA de New-York), les galeries d’expositions temporaires, les salles de spectacle et de cinéma et la première bibliothèque publique de lecture en Europe.

Une influence sur les créations artistiques récentes et se faisant qui a amené à créer une antenne décentralisée à Metz, une annexe, Centre Pompidou provisoire, à Malaga (Andalousie) et à collaborer avec la région de Bruxelles-Capitale pour élaborer un nouveau centre dès 2020.

Centre Pompidou à Malaga

Occasions multipliées de montrer au public sa collection d’environ 120 000 oeuvres dont seules 10% sont actuellement visibles.

L’anniversaire participe de cette ouverture d’esprit qui en 40 villes de Province et de Martinique célèbre une réussite française à l’internationale.

Les spectacles vivants, retrospectives  cinématographiques, performances et expositions sont autant de bougies éclairantes de cette pièce montée créative.

Rodez accueille Soulages, la Piscine de Roubaix se fait l’éloge de la couleur comme outil de construction de l’environnement, Tours déclare « Düsseldorf, mon amour » et Chambord plonge en aventure du regard… (Programme complet)

A Dijon la part de gâteau est double puisque 40 bougies célèbrent aussi l’évolution d’une association alternative, le Coin du Miroir, entre contre-pouvoir et lieu de parole indépendant, en Centre d’Art reconnu et respecté : Le Consortium.

Ancienne usine L’Héritier Guyot à l’architecture post-Bauhaus

1977-2017 : Plus de 230 expositions in situ, 90 expositions hors les murs dans 21 pays, une collection de 300 oeuvres d’artistes internationaux et toujours cette volonté d’enrichir le patrimoine public en matière d’oeuvres contemporaines puisqu’une partie de la collection est en cours de donations à la ville de Dijon, par le biais du Musée des beaux-arts.

Un double anniversaire entre deux centres d’art contemporain dont la différence d’échelle ne fait pas oublier le langage commun.

L’exposition « Truchement » présente des oeuvres dont l’histoire leur est commune, un album de famille dont la mémoire se nourrit de gestes créateurs et expressifs.

Il s’agit surtout de trilogues, entre les deux institutions et l’artiste, entre découverte, exposition et achat, ces oeuvres participent d’une démarche triangulaire dont le public est le grand bénéficiaire.

L’exemple parfait de cette alliance des trois temps, passé, présent et futur, est l’installation de On Kawara, premier artiste japonais qui a su donné à la pensée de son pays une forme contemporaine et productive pour l’Occident, ses date paintings se lient à une sculpture d’Alberto Giacometti (Femme debout II, 1959-1960) qui appartient au Centre Pompidou.

Ces dates peintes d’On Kawara étend le présent (La date correspond au jour de sa réalisation) au passé (Par la technique d’apprentissage et de réflexion nécessaire pour arriver au présent) et au futur (Nous, observant ce présent figé par une date).

Le parallèle avec la sculpture de Giacometti renforce cette alliance des temps puisque elle indique le mouvement comme présent intemporel, émergé d’un passé pour aller de l’avant.

Cet espace temps nous renvoie à la première confrontation de ces oeuvres, au Consortium en 1990, comme un retour vers le futur qui jamais ne passe.

Le Consortium a d’ailleurs commandé à Yan Pei-Ming, grand artiste chinois basé à Dijon, le portrait de ces deux artistes liés cette fois dans la même technique, entre médium photographique et gestuelle du peintre.

Dans la même idée « Polombe » de Franck Stella emprunte le nom d’une cité imaginaire tirée d’un ouvrage du XIVe siècle (Les Voyages de sir John Mandeville) pour une oeuvre au traitement informatique qui donne à un espace plan l’imaginaire de la 3D par illusion optique.

Charles de Meaux dont la société de production Anna Sanders Films compte entres autres comme membres les directeurs du Consortium a créé en 2014, pour le Forum -1 du Centre Pompidou, un Train Fantôme ou le temps se limite à la flânerie.

Cliquez pour un voyage dans Le Train Fantôme de Charles de Meaux

Ce tunnel, évoque les tuyaux caractéristiques de Beaubourg et un passage vers l’inconnu pavé d’images qui défilent, entre paysages et scènes de films, pour mieux nous faire oublier les heures d’un voyage à la fois infini et fugitif.

Quand Franck Gautherot et Xavier Douroux, directeurs du Consortium, invitent le sculpteur César aux Ecuries Saint-Hugues à Cluny en 1996, ils lui conseillent d’éditer une série de Compressions qui seront parmi ses dernières oeuvres, les premières exposées après sa disparition.

Des Compressions liftées, maquillées de couleurs de fard à paupières, rose, vert, or, dont le seul ornement est l’alliance de la signature de l’artiste et d’une date, année de sa disparition, comme une couche de vernis qui finit une carrière brute. (Image à la une et ci-dessous)

Le temps, une date, un poème, un voyage, une année, la confrontation d’images « modernes » projetées par un projecteur 35 mm des années 60 dans l’installation « Rheinmetall/Victoria 8 » de Rodney Graham, dont les oeuvres exposées cet automne-hiver (ici) faisaient déjà référence aux interactions temporelles et stylistiques.

En un mot cette exposition est « Archives » pour le Consortium, les alliances avec le Centre Pompidou, les relations intimes avec les artistes, les grands messages visuels à la reflexion innée.

On en sort des merveilles plein la tête, l’esprit crépitant jusqu’à s’interroger sur son parcours personnel, sur ses réalisations, son passé, son présent et son avenir…

Heureusement quelques salles du rez de chaussée exposent la réponse aux questionnements pas toujours flatteurs.

« Preview » d’Alan Belcher multiplie l’icône JPEG en céramiques format A4, comme autant de possibilités d’images à créer, à sauvegarder, à crasher pour se réinventer et croire toujours à la création future pour les 40 années à venir.


Expositions « Truchement » et « Alan Belcher – Preview » jusqu’au 03 septembre du mercredi au dimanche de 14h à 18h et le vendredi de 14h à 20h.

Visites commentées gratuites les premiers jeudis de chaque mois à 12h30, tous les vendredis à 18h30 et les samedis et dimanches à 16h.

Renseignements : 03.80.68.45.55

Musée Magnin – 4 rue des Bons Enfants – Exposition L’ordre de l’éphémère

Le printemps s’installe et avec lui, pour la plupart d’entre nous, la bonne humeur, la joie, le désir de faire et d’aimer, parallèle instinctif avec la nature renaissante.

Les jardins bourgeonnent et les musées fleurissent tel le Musée Magnin qui décide le temps de la saison (Depuis le 21 mars jusqu’au 18 juin) de nous conter fleurette, des tableaux d’apparat aux huiles intimes, des objets d’étude aux techniques modernes qui fleurent bon le renouveau.

Une histoire d’amour vieille comme le monde et peut être trop évidente pour que l’Art l’ait souvent considéré comme un objet majeur de représentation et d’affirmation du talent d’un artiste.

Jusqu’au XIXe siècle la nature morte était au bas de l’échelle des arts, loin derrière le portrait et la peinture d’Histoire, les fleurs cantonnées aux sujets gentillets de jeunes filles miroirs et aux peintures religieuses en tant que symbole de la beauté du monde.

Jeanne Magnin (1855-1937), Bouquet d’oeillets dans un pichet de porcelaine, huile sur papier marouflé sur carton, H. 36 L. 26 cm, Dijon, Musée Magnin

Leur côté cyclique les éloignent de l’originalité que la peinture moderne ne cesse de rechercher, de la lumière des impressionnistes aux facettes du cubisme jusqu’au monochromisme, abstraction arbitraire qui pousse l’artiste à s’extraire du réel.

Cette exposition insiste sur ces disparités pour mieux les analyser et c’est quatre siècles de fleurs immortelles qui ornent les murs d’un salon du musée éclairé par la verrière d’Auguste Perret, père d’une modernité bétonnée.

Le contraste est constant et apporte à ce rare accrochage la question de l’attention de chaque époque au détail, à la nature et au temps, principes essentiels à la vie et pourtant marqueurs de nettes différences.

Les tableaux les plus anciens présentées expriment tout le talent des peintres néerlandais du XVIIe siècle, comme ces « Fleurs dans un grand vase d’orfévrerie » attribué tout récemment à Abraham Brueghel, cadet d’une grande dynastie de peintres qui très vite a décidé de vivre en Italie, Rome puis Naples, pour se consacrer à la peinture de fleurs.

Huile sur toile, Dijon, Musée des Beaux-Arts

Ce bouquet multiplie les détails naturalistes, du bouton à la goutte de rosée, comme autant de portraits de Cour, de la rose, marquise délicate, à la tulipe, reine incontestée d’une époque où la rareté fugace n’avait pas de prix.

Alors aux Pays-Bas les bulbes de ces fleurs atteignaient des prix exorbitants, dépassant souvent la valeur d’une maison cossue.

Abraham Brueghel apporte ainsi à cette nature morte une noblesse digne de sa valeur marchande, par la délicatesse de traitement et par les dimensions majeures du tableau (H. 156,5 L. 105 cm).

Une économie liée à l’éphémère, telle est l’une des étapes singulière de cette histoire peinte des fleurs que le musée Magnin éclaire de sa finesse de perspective et de ses trouvailles pour une analyse originale de sujets a priori simplistes.

L’exposition reste fidèle à l’esprit de la fratrie Magnin qui voulait par sa collection donner un aperçu des différentes étapes de la peinture, dans une évolution chronologique, fil conducteur qui méne aux tableaux d’un artiste dijonnais contemporain.

Pour se faire nous passons des extravagances hollandaises du XVIIe siècle aux délicats bouquets pastels d’artistes français du XVIIIe siècle, malheureusement souvent anonymes, en passant par les gentilles huiles sur carton de Jeanne Magnin, archétype de l’éducation compléte, si ce n’est du talent, d’une jeune fille de bonne famille du XIXe siècle.

Autant d’étapes qui nous entraîne vers les fleurs modèles, sujets de dessins artistiques ou industriels, à partir de photographies comme celles de Charles Aubry (1811-1877 / Collection du musée d’Orsay), dont les arrangements  floraux aux compositions complexes sont autant de sujets d’ombre et de lumière pour modèles de tissus ou de tapisseries.

Un art appliqué qui bien vite va s’inspirer des impressionnistes qui travaillent à l’extérieur, d’après nature, l’occasion de voir la fleur telle qu’elle veut se montrer et telle qu’on peut la voir.

Le XIXe siècle avide de sciences offre aux élèves botanistes des représentations géantes des fleurs dont chaque élément peut être démonté et analysé. L’Université de Bourgogne conserve quelques uns de ces modèles d’étude en matériaux divers dus à Robert et Reinhold Brendel (Père et Fils).

Aconitum napellus & Dianthus carypophyllus, H. 40 cm

Ces maquettes et arrangements photographiques multiplient la vision de l’évidence pour mieux la réinventer et devient le jalon idéal entre l’art de représentation tel qu’on peut le voir jusqu’au XIXe siècle à l’art de réinterprétation, source nouvelle d’inspiration tel que l’artiste Didier Dessus nous en fait la démonstration.

Cet artiste dijonnais apprécie particulièrement de travailler les sujets en séries, que ce soit les cabanes exposées il y a quelques temps à l’Hôtel Bouchu d’Esterno ou comme ici les fleurs, pivoine, pavot et chrysanthème.

Bon nombre de peintres abstraits, comme Mondrian ou Malevitch, ont été à leur début des peintres de fleurs, signe que l’on apprend de la nature pour mieux la conceptualiser.

Ainsi Didier Dessus perçoit dans les fleurs le cycle de la vie, des pivoines qui préparent leur reproduction, écho à une certaine renaissance ou réensemencement, qu’il compare à la peinture monochrome, vu comme un moment dernier à moins qu’il ne soit le premier ?

En cela il lie le moderne et l’ancien par ces fleurs à l’image retravaillée à l’aide d’un logiciel graphique pour en effacer des lambeaux qui laissent place à un fond monochrome gris-bleu.

Pivoine, huile et acrylique sur toile, H. 120 L. 120 cm

Il restitue ensuite par le dessin puis la peinture ces fleurs déchiquetées sur le fond coloré qui font émerger des morceaux de paysages aux formes fragmentées et ambiguës où chacun peut voir son inconscient.

Une exposition comme un bucolique voyage dans le temps et la technique qui fait perdurer l’art de la peinture dans ce qu’elle reflète de chaque époque.


« L’ordre de l’éphémère. Représentations de fleurs anciennes et contemporaines » Exposition-Dossier jusqu’au 18 juin au Musée national Magnin,       4 rue des Bons Enfants.

03.80.67.11.10


Illustration en tête d’article : Jan van den Hecke le vieux (1620-1684), Fleurs dans un vase de verre, huile sur bois, Dijon, Musée Magnin.

Opéra de Dijon – La Flûte enchantée

Le printemps arrive, annonciateur des désolations de l’été, de ce soleil ravageur qui vous étouffe et calcine les verts paturages devenus désert au sol blanchi, craquelé et stérile.

Eh oui la « Belle saison » n’a rien de féérique !

Tel est le décor d’ouverture de cette Flûte enchantée présentée à l’Auditorium et pour la première fois à Dijon en version originale, en langue allemande surtitrée en français, et sur les instruments d’époque des Talens lyriques, un ensemble de musique baroque créé et dirigé depuis 1991 par Christophe Rousset, claveciniste.

Le célèbre opéra de Mozart qui dès sa création en 1791 connu un énorme succès, encore aujourd’hui toutes les dates étant complètes, est en fait un « Singspiel », une sorte d’opéra-comique qui se caractérise par l’alternance de dialogues parlés et d’air chantés et par une atmosphère « magique » où le bien et le mal s’opposent.

Cet espace dévasté, cette lande délaissée, où seuls demeurent des hommes, nomades, vêtus de déchets en surnombre et coiffés de crânes d’animaux, hommage posthume à la faune disparue, est le territoire de la Reine de la Nuit.

Maquette du décor du Ier acte par ©David Lescot

Une nuit caniculaire qui oppose sa souveraine à un ancien amant, Sarastro, dans la lutte pour la garde de leur fille adorée, Pamina.

La jeune fille se trouve écartelée entre le royaume de sa mère, une terre devenue enfer, et le temple souterrain de son père, décor du IIe acte, un centre commercial désaffecté où elle est tenue prisonnière.

C’est ainsi que la Reine confie à un jeune homme, le prince Tamino, le soin de délivrer sa fille des griffes d’un père qu’elle ne connait pas.

Muni d’une flûte enchantée qui l’aidera dans sa mission et accompagnée de Papageno, un étrange oiseuleur rencontré au début de son périple, Tamino pénètre dans un univers parallèle au nôtre, miroir à peine déformé.

Ainsi, la lutte entre la Reine de la nuit et Sarastro se joue en guerre des sexes dont l’enfant est le centre stratégique, et le temple de Sarastro, lieu de spiritualité et d’ascèse s’oppose à sa zone refuge, supermarché au mercantilisme et à la surproduction en deliquescence.

Une scénographie qui interroge notre quête de bonheur absolue, qui souvent se mesure aux degrés de lumière et à la quantité d’objets qui réchauffe notre coeur de consommateur.

Elle oppose la souveraineté obscure, sommet des plaisirs mercantiles au chant de furie, hypnotique, à une spiritualité « éclairée » censée rendre l’Homme meilleur, nouvelles vertus eco-responsables.

Air de la Reine de la Nuit – « Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen » – Acte 2

A l’origine, Mozart opposait une certaine forme d’absolutisme, dont il a été victime à Salzbourg, à la lumière des loges maçonniques, dont il était membre, censées accueillir chacun selon ses qualités et non ses origines pour refonder une humanité égalitaire.

La musique devient alors une arme contre les dérives d’un pouvoir autoritaire, la flûte enchantée et les clochettes de Papageno permettent non pas de lutter contre le mal mais de se découvrir intérieurement, par un chemin d’épreuves, et extérieurement, par l’alter ego qui partagera votre parcours.

A chacun sa chacune – Tamino & Pamina, Papageno et son ôde à « Papagena » – Acte 2

La mise en scène de David Lescot, les costumes de Mariane Delayre, qui ont fait l’objet d’un financement participatif « Habillez nos chanteurs », la magie des Talens Lyriques et l’agilité du choeur de l’Opéra de Dijon et de la Maitrise de Dijon, révèlent tout l’aspect onirique du dernier chef-d’oeuvre de Mozart, testament virtuose qui demande à réinventer le monde en le réenchantant.

Croquis des costumes des créatures dessinés par ©Mariane Delayre

En écho au jeune Mozart qui le 16 juillet 1766, à l’âge de 10 ans, a donné un concert à l’Hôtel de Ville de Dijon, actuelles Archives Départementales, 8 rue Jeannin, les enfants se réapproprient son dernier chef-d’oeuvre.

La Flûte (ré)enchantée est un programme pédagogique initié par l’Opéra de Dijon dans le cadre de ses activités culturelles avec une classe de 6e du collège Henri Dunant de Dijon.

Les élèves ont travaillé le chant et la dramaturgie de cette Flûte, réécrite et mise en scène par Ismaël Gutiérrez, tandis que la musique est assurée par l’Orchestre des Jeunes des Talens Lyriques, élèves de 3e du collége Balzac, Paris XVIIe.

Une réinterprétation juvénile, clin d’oeil heureux à la fantaisie de Mozart, à découvrir le 23 mars à 18h30 dans le foyer de l’Auditorium de Dijon en avant-spectacle de la représentation de La Flûte Enchantée de 20h et le 31 mars à Paris (Lieu à définir – Renseignements au 03.80.48.82.52)

L’archiviste dans la cité – Un ver luisant

Vient de paraître aux Editions Universitaires de Dijon un ouvrage aux dimensions pratiques qui permet de voyager léger dans un univers, qui bien que réceptacle de souvenirs familiers, est peu exploré.

Les archives traînent des casseroles dont le bruit ne raisonne souvent qu’au cœur de l’actualité, ainsi une fois les « affaires » classées les rats de bibliothèques peuvent trier et conserver le silence des ragots au même titre que les poussières recouvrant ces clichés sépia.

Un bestiaire péjoratif comme une panoplie professionnelle, entre fourmis et souris, dont le ver luisant sous la plume de Balzac* a le mérite de la poésie et de l’efficacité éclairante, même si elle tient en quelques lignes dans le roman de la vie.

L’archiviste est certes discret mais pas muet, c’est pourquoi Edouard Bouyé, directeur des Archives Départementales de la Côte-d’Or depuis 2013, nous propose un autoportrait peint de l’expérience et d’une personnalité entraînante.

Un mémoire dont l’approche de la fonction ne se départ pas du sensible et de certaines polémiques.

On y découvre que le métier d’archiviste demande des capacités que ne peuvent plus satisfaire les victimes du placard professionnel des collectivités, un statut de « dernière roue du carrosse » qui perdure même si les jeunes diplômés, amoureux du patrimoine, savent s’adapter à toutes les époques pour faire évoluer les poncifs.

Pour se faire la formation est primordiale, de l’école nationale des chartes, dont Edouard Bouyé est issu, qui prépare aux métiers de la conservation du patrimoine écrit en France, aux nombreuses formations universitaires professionnelles qui depuis dix ans ont fleuri sur le territoire, à l’image de la licence APICA de l’IUT de Dijon.

Un apprentissage solide qui doit offrir la polyvalence nécessaire à la variété d’un métier fait de conservation, de compréhension et de persuasion envers un organigramme dont le zénith est très éloigné du Service des Archives.

Edouard Bouyé par le nombre de ses anecdotes, au réalisme philosophique, laisse transparaître que la passion est le deuxième moteur indispensable à l’archiviste.

Une qualité essentielle et communicative depuis l’arrivée d’internet.

Pour les archives « le numérique est une révolution silencieuse mais glorieuse« , un moyen d’émerger tout en développant leur fonction essentielle de communication des documents. (30 millions de pages consultées en 2015 sur le site des archives départementales de la Côte-d’Or)

Etre plus proche des « lecteurs » demande à l’archiviste une acrobatie entre le respect des normes internationales de l’archivistique et les besoins d’un accès de plus en plus aisé, et ciblé, à l’information.

Une alliance du technique et de l’humain émerge dans ce livre à travers le récit des multiples rencontres d’Edouard Bouyé avec des personnes à la recherche de vérités, sur des membres de leur famille, ou de leurs origines, en cas d’adoption, des dossiers conservés qui font des Archives, et de leur responsable, le gardien de lourds secrets.

Car ces « vieux papiers » sont autant de vies qui ne demandent qu’à s’exprimer à nouveau.

Archives publiques mais aussi archives privées, de famille, qui par les tourments du XXe siècle éclairent l’intimité de l’Histoire.

La Grande Collecte, lancée en 2013 afin de récolter et numériser les archives des français relatives à la Grande Guerre, a été un succès qui montre l’attachement du public à ses racines.

Les Archives Départementales, en se faisant le dépôt de cette mémoire « populaire » donne une force au souvenir de chacun, une volonté d’offrir aux historiens-chercheurs un passé sous un jour moins officiel, complément des archives publiques.

Edouard Bouyé l’écrit et l’affirme : « Vos archives nous intéressent !« , et pour se faire permet par la parole de réveiller les mémoires.

La lecture d’archives, que ce soit un diplôme de l’Empereur Louis le Pieux daté de 836, plus ancien document conservé aux archives de la Côte-d’Or, ou une lettre de Poilu, permet de faire revivre une époque d’autant plus facilement qu’elle est proche de nous.

Ainsi, le 4 octobre 2014, dans le salon des hommes de guerre du château de Bussy-Rabutin, le choc des conflits nous a entrainé dans les « paysages intimes » lus par Edouard Bouyé, auteur des textes d’introduction, et le comédien Thibault de Montalembert. (Cliquez sur le bouton lecture pour en entendre un extrait)

Des archives vivantes pour tous, tel est le combat de ces nouveaux archivistes dont Edouard Bouyé livre les joies et les contraintes d’un métier à découvrir dans un petit livre, qui, tel le ver luisant, se veut arme de séduction dans la discrétion.


Edouard Bouyé, « L’archiviste dans la cité – Un ver luisant« , Editions Universitaires de Dijon, collection « Essais », février 2017, 105 pages, ISBN 978-2-36441-200-2


* Honoré de Balzac, Ferragus, 1833