Depuis toujours « sage comme une image » j’en ai oublié, au regard des autres, d’exister, de me conformer au « parce qu’il faut bien vivre… », sous entendu s’animer, s’amuser, aimer, prouver (ou se prouver) sa réalité.

Bel objectif tant qu’il ne se cantonne pas à l’egocentrisme « star comme une image » qui inonde de 9000 photos seconde des applications (Snapchat & co) principalement utilisées par les moins de 25 ans.
Une jeunesse souvent insouciante dont le festival 360° fait vibrer, pour la deuxième année consécutive dans dix lieux de Dijon Métropole, les nuances, le grain et les focales par le travail de 18 photographes, principalement Français, mais aussi Iranien, Brésilien, Néo Zélandais ou Américain.
Un panorama des thèmes d’actualité, héritage en cours de ces jeunes, dont l’éloignement de l’objectif est proportionnel à la prise de conscience de certaines réalités.

Les questions d’immigration y trouvent une part essentielle d’humanisme, des fragiles embarcations sauvées par l’ONG SOS Méditerranée (Yann Levi – L’Aquarius, contre vents et marées !), au suivi de la fuite des Rohingyas, ce groupe ethnique chassé de Birmanie il y a un an (Arnaud Finistre – Rohingyas, l’exode forcé), à la situation de guettoïsation des Roms dans une Europe toujours hostile aux mouvements intérieurs (Rémy Gabalda – Les Roms ne disent jamais « il était une fois »).
Autant de situations particulières, objets de blessures, dont témoignent physiquement les survivants d’armes à feu dans une Amérique en plein débat sur la question de leur libre circulation (Kathy Shorr – Shot) et, moralement, la jeunesse iranienne dont la mémoire a été impactée par le passé tumultueux du pays (Gohar Dashti – Today’s life and war – 2008).

360° de points de vue et d’images d’un monde entre survie et jouissance, espérance et envie, dans un festival aux clichés qui loin d’être glacés provoquent et stimulent les émotions.

Enthousiasme d’une jeunesse en découverte (Jérome Gaillard – Vivants), pieds de nez aux conflits armées par les arts du cirque (Johanna Maria Fritz – Like a bird), victoire communicative du foot (Sabrina Dolidze – Champions), éclate entre deux vagues (Tim Mc Kenna – Wave), boeuf exaltant d’une musique sur et hors scène ( Alice Miller – Show)…

Autant de raisons à continuer d’espérer, autant de passions à communiquer, autant de photos à véhiculer pour regarder en face les réalités et les joies, les plaisirs simples, les occasions d’agir et demeurer ainsi « sauvage comme une image » en réaction à une société souvent adepte des œillères.
360° Panorama de la photographie transculturelle jusqu’au 15 décembre dans différents lieux de Dijon Métropole – Programme complet ici
Suivez nous sur instagram dijon.design au fil des expositions…
Image d’introduction : reflet de la ville depuis les jardins Darcy d’une photographie de Yann Lévi, de la série « Aquarius, contre vents et marées !« .