Du 2 au 4 juin, le Ministère de la Culture organise la 15e édition des Rendez-vous aux jardins.
3500 événements, sur le thème du partage au jardin, qui en Côte-d’Or s’entend par le départ de la ville pour une partie de campagne embaumant l’Histoire.
Les monuments offrent le pendant de leur siècle, minéral, au végétal des jardins dont la rime riche du libertin rabutin (Bussy-le-Grand) permet toutes les découvertes… Du parc du château d’Arcelot (Arceau), l’un des tous premiers à l’anglaise de Bourgogne, au superbe potager en terrasse du château de Barbirey-sur-Ouche, en passant par la roseraie aux parfums envoûtants, poivrés et suaves, et aux séquoias majestueux, de l’Abbaye de Bèze.
A Dijon, rue du Petit Potet, les cours-jardins et terrasses semés autour de l’Hôtel de Samerey, mènent à une histoire inédite, tandis que le centre hospitalier La Chartreuse offre des visites commentées de ses jardins au service du soin.
Des rendez-vous exceptionnels qui ne doivent pas faire oublier les plaisirs du quotidien qu’offrent deux parcs majeurs de la si verte Dijon.
PARC DE LA COLOMBIERE – Cours du Parc
S’aérer tout en suivant les voies de l’Histoire est un privilège que les joggers pressés ne savourent pas toujours à sa juste valeur.
Les allées rayonnantes du Parc de la Colombière permettent, en petites foulées, de garder la forme et à l’esprit le passé prestigieux de la ville.
Créé en 1672 par le Grand Condé, cousin de Louis XIV et gouverneur de Bourgogne, ce parc est l’archétype du jardin à la française par ses 16 allées (8 larges et 8 étroites) qui rayonnent à partir d’un rond-point central dans la perspective d’un château, le castel de la colombière, au-delà de l’Ouche, qui abrite depuis 1948 le centre équestre « L’étrier de Bourgogne« .
Lieu de promenade par excellence, hérité d’un lieu de passage majeur, la voie romaine Via Agrippa, dont il reste de rares vestiges, qui, du Ier au Ve siècle, reliait Langres à Chalon-sur-Saône.
Symbole de la cristallisation en ce lieu d’une certaine dynamique et d’un mouvement qui se multiplie pour ne jamais s’arrêter, des sillons des chars à boeufs à la marche, running, rosalie, trot et promenades aériennes proposées par l’écodrome, en 5 parcours à partir de 3 ans.
Monter en apesanteur, jusqu’à 11 mètres du sol afin d’observer la nature préservée.
La Colombière offre en ville une immersion en forêt, bonne éducation à l’environnement pour les petits citadins sensibilisés aux questions de préservation grâce aux animations nature mises au point par l’association Arborescence.
Education, aventure et exploration en famille autour du seul zoo de la ville, plutôt une mini-ferme, entre oies, chévres et cervidés de nos forêts.
Des hectares de liberté dont on ressort forcément différent.
JARDIN BOTANIQUE DE L’ARQUEBUSE – 1 Avenue Albert 1er
Souvent dans une ville les dynamiques se cotoient afin de répondre aux besoins modernes et intemporels.
Ainsi, il n’est pas étonnant de trouver à Dijon, à quelques mètres de distance, en parallèle, le désir de se déplacer de plus en plus vite et de se poser en toute sérénité.
Depuis près de 160 ans, les voies de chemin de fer longent de leur piédestal le jardin de l’Arquebuse, gardien de la richesse d’une nature dont il faut préserver la diversité.
Des arquebusiers, qui s’entrainaient ici au XVIe siècle, il reste le nom et l’envie de cibler les besoins d’une ville en matière d’écologie dont ce jardin est la verte vitrine.
Il concentre les différentes façons de sensibiliser la population urbaine à la biodiversité sauvage et cultivée.
Comme La Colombière son plan est « A la française » renforcé par les plates bandes, bordées de buis, dédiées à la flore de Bourgogne.
Le jardin botanique, depuis 1833, permet en quelques heures de découvrir la richesse des terrains et eco-systèmes bourguignons, des sols acides du Morvan aux vignobles des Hautes-Côtes, des plantes de sous-bois aux multiples variétés de cassis (En latin et en français dans le texte).
Un régionalisme fertile qui s’ennorgueillit dans la roseraie de merveilles qui vont jusqu’à la gloire de Dijon, créée en 1853, avant de s’ouvrir à la mondialisation par un arboretum riche d’essences lointaines.
Un jardin qui permet de végéter tout en s’activant à préserver la biodiversité.
De l’hôtel à insectes qui invite à devenir un aubergiste sachant buzzer aux ruches-vitrines de l’activité essentielle de ces butineuses plus nombreuses à Dijon que les humains : 1,5 millions pour 155.000 amateurs de miel et de fruits.
Apprendre en s’apaisant, par des panneaux éducatifs, par un retour aux sources et par la joie de regarder glisser ou folatrer les anatidés (…), dont le jardin posséde une exceptionnelle collection vivante.
Un lieu extraordinaire dont les trésors ne font pas mystères de leurs bienfaits sur nos âmes urbaines un brin tourmentées, à essayer sans contre-indication.
Ces deux jardins sont offerts jusqu’au coucher du soleil.
« La peinture en apnée » c’est aller à l’encontre des reflexes naturels et culturels, une expérimentation d’art clinique qui demande à notre cerveau de se déconnecter quelques secondes pour faire voler en éclats le cadre doré limitateur des sensations picturales.
Hugo Pernet, Rosier, 2016 / Antoine Château, Une Dance, 2015 / Hugo Pernet, Deux roses, 2016
Dans l’imaginaire collectif l’art actuel se cantonne aux installations, performances et sculptures spectaculaires, le Pôle d’Action et de Recherche en Art Contemporain de Dijon* propose en une exposition, 37 peintures et 24 artistes, de remettre la création sur la toile et le papier.
Ida Tursic & Wilfried Mille, La jeune fille au singe, 2012, huile et argent sur toile, 200 x 250 cm, courtesy Almine Rech Gallery
Une nouvelle dynamique qui oblige à une revitalisation du tableau : photographie et traitement informatisé de l’image qui s’humanise par le geste et les accidents de « tâches », informatisation artisanale en pixelisation picturale, ou monochronisme subjectif qui renouvelle la Peinture d’Histoire.
Comme dans la dernière oeuvre de l’artiste Sino-dijonnais Yan Pei-Ming, hommage à la disparition d’Aldo Moro, président de la Démocratie chrétienne italienne, le 9 mai 1978 à Rome, dont le corps retrouvé dans le coffre d’une voiture teinte encore du rouge des brigades terroristes la vie politique transalpine.
Yan Pei-Ming, Aldo Moro (9 May 1978, Rome), 2017, huile sur toile, 250 x 300 cm
En regard de deux autres de ses peintures, l’éxécution mouvante et éclabousante de « Quartier chinois de Saigon » (2004) et « President elect » (2017) titre-trump, constat d’un bateleur triomphant, l’énergie émane autant de la représentation que de la présentation.
Yan Pei-Ming, Quartier chinois de Saigon, 2004, huile sur toile, 130 x 200 cm
L’accrochage participe de l’oeuvre en devenant une part non négligeable de sa production. Suivant les expositions le message peut s’amplifier par l’accord avec d’autres oeuvres rendant unique chaque proposition.
Ici, la tension est maximale entre figuration et abstraction (Image d’ouverture), au sens plein des deux termes, en évitant toute catégorie pouvant relever à la fois de l’une et de l’autre.
Plus encore que les organisateurs, les artistes encouragent cette mise en perspective enrichissante pour le renouveau de la peinture.
Tant et si bien que c’est une véritable scène picturale qui en émerge, particulièrement à Dijon qui à travers l’Ecole nationale supérieure d’art et de design de la ville se montre aujourd’hui active en matière de peinture, tant sur le plan de l’enseignement que sur celui de la recherche.
Une perception nouvelle, voir optique, comme dans le travail du bisontin, devenu dijonnais, Loïc Raguénés qui joue sur la représentation, la mémoire et les affects véhiculés par l’iconographie contemporaine.
Loïc Raguénès, A partir du Club-House, 2011, gouache sur carton, 150 x 230 cm, collection FRAC Bourgogne
La notoriété d’un artiste comme Yan Pei-Ming, issu de cette institution, aide à accélérer ce mouvement, d’autant que son « aura » attire des disciples tel Atsing, né à Shanghai, professeur à l’école des Beaux-Arts de Beaune depuis 2001, qui vit et travaille à Dijon.
Un peintre figuratif dont les couleurs diffuses indiquent le déplacement vers l’abstraction d’un temps qui n’existe pas encore.
Atsing, Dos, 2011, huile sur toile, 182 x 130 cm
De dos, la nuque inexpressive implique plus une « forme humaine » que l’humain en tant que figure identifiable.
Le temps reprend ses droits par l’accrochage au fond d’un couloir qui initie un jeu de miroir obligatoire, le spectateur tournant le dos en quittant cette figure lointaine.
Un « dos à dos » qui permet, enfin, à la peinture de prendre tout son sens et de se situer dans un espace global dont le regardeur donne vie en imitant l’image.
L’apnée arrive quand on ignore l’essentiel !
Une belle occasion d’humer et d’admirer les artistes d’une scène dijonnaise dense, vibrante et entreprenante dans la réhabilitation d’une peinture qui voit au-delà de ses deux dimensions.
Exposition à voir jusqu’au 30 juillet, du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h et le samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h.
Les Ateliers du Parfumeur, sans fabriquer, diffusent l’essence même des accords particuliers entre la nature et l’Homme.
Nostalgique, par les souvenirs d’enfance, tel l’odeur de bois tronçonné se mélant aux fleurs ambiantes, liant puissance et délicatesse.
Authentique, par l’alliance de deux soeurs en une boutique qui depuis 30 ans propose des produits complémentaires entre essentiel et savoir-faire.
Harmonique, par des parfums aux odeurs « aller simple », voyage sans retour, et des bijoux de pierres fines et de clins d’oeil.
Un univers duel, classique et onirique, où les choix forcément « cornéliens » permettent de vous perdre en un espace, du réduit à l’infini.
En tout, deux maisons de parfum de niche et huit lignes de bijoux, qui demandent une exploration aux racines du désir.
Diptyque, une ligne en odeur de créativité, qui dès sa conception en 1961, par trois amis artistes, met le cap sur la maison avant de franchir les frontières des corps avec la première « Eau » (De toilette), unisexe, 1968 oblige…
Depuis, les bougies se sont multipliées en affinité élective avec les essences de toilette :
« Baies« , le « Best Seller », entraîne dans son sillage, flamme de fraîcheur, « L’Ombre dans l’eau » qui dissimule les doutes du corps en un plongeon de bouquet de roses piqué d’une tête de feuillage de cassis.
« Figuier » embaume ses revendications de véritable fruit défendu, soutenu par l’eau de toilette « Philosykos » qui enflamme tous les attraits de l’arbre : chaleur de l’écorce, fraicheur des feuilles et sève lactée du fruit…
Explosion de sensations en toute discrétion, les écrins de ces détonateurs sont dignes de l’élégance discrète du « Boulevard Saint-Germain », au « 34 », berceau de la marque, tout comme de cette boutique dijonnaise.
Etagères ébènes, lustre de cristal, console de marbre, tapis oriental, murs vert napoléon pour flacons d’empire des sens : Vaporisateurs d’intérieur, photophores Côtes en verre soufflé à la bouche, palets parfumés, diffuseurs sablier, altières haltères à la nouvelle parure moucharabieh…
Une expédition au design épuré qui permet un certain retour aux sources !
Jusqu’au début des années 80 cette boutique était celle de l’un des derniers vinaigriers de Dijon, dont il reste en hauteur les vestiges de la cheminée.
De la fin du XVIIIe siècle aux années 1950 certains Maîtres Distillateurs concoctaient des vinaigres de toilette à base de fleurs, de fruits ou d’épices pour la « conservation du teint ».
En était-il ainsi dans cette boutique ?…
Toujours est-il que l’usage se répand à nouveau, dans la mouvance du retour au naturel, afin d’adoucir la peau et de régler les petits problémes cutanés.
Diptyque offre une version raffinée aux effluves d’épices, de bois et de plantes, pour l’eau du bain, en massage après la douche, pour rafraîchir et tonifier après le rasage ou tout simplement dans de l’eau chaude pour assainir et parfumer.
Un exemple parmi tant d’autres de leur ligne de soin pour le visage et le corps : savon, huile de douche, émulsion pour les mains à l’eau de rose, crème, huile infusée…
Un retour aux traditions et aux savoirs-faires traditionnels que l’on trouve également chez « L’Artisan Parfumeur ».
Une maison de parfum en pleine force de l’âge qui depuis 41 ans met en bouteille les jardins secrets.
1976 marque alors un tournant, entre les parfums dit « de luxe » qui basculent vers le tout-marketing et la mondialisation et ce que l’on appelera bien plus tard la parfumerie « de niche », objet rare, véritablement luxueux, pensé et conçu comme une exception.
Diptyque a ébauché avec « L’eau » cette façon d’appréhender le parfum comme une odeur d’art, Jean-François Laporte avec L’Artisan Parfumeurapporte l’équilibre parfait entre les notes de la nature et l’orchestration humaine.
Les matériaux s’expriment pleinement dans un champ défini, sans esbrouffe. Des produits vrais, une manière artisanale et une approche originale, qui voit les premiers parfums fruités, signature typiquement 70’s qui fonctionne aujourd’hui plus que jamais.
Même les noms expriment ce qu’ils sont : « Mûre et Musc« , d’une épineuse récolte de fin d’été, « Premier Figuier » offre une provence estivale embouteillée et « Mimosa pour moi » les prémices printaniers.
Les flacons d’une épure de laboratoire nous invitent néanmoins, telle Alice (…au pays des merveilles), à des voyages inédits :
« Noir exquis » offre un café oriental à Montréal, où la fleur d’oranger nappée de sirop d’érable se trouve couronnée d’un marron glacé, « Al Oudh » est un philtre magique qui nous entraîne en un instant d’Arabie en Russie, de la rose du désert au cuir des steppes, et « Amour nocturne » vibre entre calme et champ de bataille, évocation de lait chaud et de poudre à canon…
Périples intimes mouvementés qui demandent le repos intérieur des odeurs classiques de la Maison, en bougies et boules d’ambre, sphères de terre cuite sculptées et finements ciselées afin de permettre la diffusion des cristaux d’ambre enfermés en leur sein.
Un travail artisanal révélateur de nature, tout comme dernièrement les créations du parfumeur Daphné Bugey au sein de la collection « Natura Fabularis« .
Inventions d’un jardinier alchimiste aux 6 formules latines fascinantes : « Venenum » parcoure une Asie terreuse, plus addictive que nourricière où le bois de santal dicte sa loi, tandis que « Tenebrae » nous plonge dans une forêt sombre dont seuls les arbres voient la lumière, tandis que l’homme s’échappe par les vapeurs d’écorces entre sève, résine et encens.
L’Artisan Parfumeurprône une nature victorieuse pour mieux y replacer l’humain.
La réinventer n’est pas la nier et permet même d’y retrouver une place aussi précieuse que l’abeille qui orne le flacon, bijoux butineur dont la valeur permet de préserver l’équilibre.
Ecologie et habileté artisanale se mêlent ainsi dès les origines de la maison dans le respect et la promotion de l’excellence des sens.
Les Ateliers du Parfumeurperpétuent cet esprit originel par les effluves voyageuses qui titillent le nez et réveillent le goût et par les parures qui attirent l’oeil, flattent la peau et indiquent votre présence par d’éclatants cliquetis, avertisseurs d’une séduction naissante.
La fantaisie sophistiquée de Gas Bijouxdrague depuis la fin des années 60 le désir de chaque femme d’exprimer sa féminité sans cliché.
Des plages de Saint-Tropez, où le fondateur André Gas a fait ses débuts, aux terrasses de la place Rude, ces bijoux savent lier l’intime et le délicat à une personnalité moderne et résolue.
Une affirmation personnelle servie par un savoir-faire rare en bijouterie fantaisie, les 65 artisans de l’atelier marseillais maîtrisent une multitude de techniques, de la gravure aux broderies métalliques, qui ont valu à cette maison d’être nommée Entreprise du Patrimoine Vivant au même titre que les grandes maisons de joaillerie.
Un statut de « Trésor National » initié depuis 2006 par le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie afin d’affirmer fièrement une certaine exception française.
De jeunes maisons en sont les héritières, et même si elles affirment une primesautière volonté de différence, cet esprit non conventionnel est souvent le moteur du renouveau de l’excellence.
L’atelier de création TARATATA, situé en Normandie, mêle fantaisie, originalité et humour, le kitsh se mêle à l’insolite et à une enfance toute animalière.
« Quenotte » sourit des dents de lait sous l’oreiller, « Grasse Mat’ » ronronne des heures durant et « A l’Huile » murmure à vos oreilles les secrets qu’il conserve.
Une collection colorée, exhubérante, un brin « Arty », qui offre à notre innocence perdurée un temps des cerises qui ne cesse de parader.
Comme les créations « Bling Bling » de la marque CREZUSfaçonnées dans un petit atelier du « Bobo » Saint-Germain-des-Prés qui se joue sans complexe du conventionnel.
On y retrouve la bonne humeur des bijoux Lacroix des années 80-90 associée aux pierres volumineuses que Victoire de Castellane, pour Dior joaillerie, a remis au goût du jour.
L’opulence est de retour en accumulation de cristaux Swarovski, amplificateurs du généreux soleil d’été et de la joie des cérémonies éternelles.
Pour les plus discrètes, sans être effacées, « By Garance » propose en direct de son atelier nîmois des bracelets et manchettes conçus avec des multiliens en tissus et en cuir agrémentés de perles et pampilles.
Un esprit « bohéme-chic » du quotidien, entre fraîcheur et symbolique, que l’on retrouve aussi dans la marque « Sable chaud » qui porte en son nom tout un mode de vie.
Les bijoux en période estivale permettent d’affirmer son style en contrepoint du minimalisme des tenues légères.
Une importance non négligeable de l’accessoire que comprennent plus naturellement les créateurs issus de régions ou de pays à l’ensoleillement maximal.
Ainsi, les créatrices marseillaises de la marque JORGINA proposent depuis 2010 des bijoux aux inspirations multiples et aux riches couleurs (Or, corail, pastéque) dont le principal atout est de mettre en valeur votre teint parfait.
Focus sur votre bronzage maîtrisé et responsable avec les boucles d’oreilles de la marque niçoise LUXY, un travail de l’argent aux formes et aux incrustations riches de cristal et de nacre, des capteurs de lumière qui ne peuvent que vous mettre en valeur.
Quittons la France pour Israël à la decouverte d’une créatrice exploratrice, Ayala Barinvente et mélange les matériaux et les textures, métaux, perles, cristaux et textiles avec une curiosité duel.
Le tout avec de multiples inspirations, des jeux de contrastes et un talent inouï de coloriste qui rend l’ensemble d’une modernité absolue quand chaque élément est porteur d’Histoire.
Un universalisme esthétique qui illustre parfaitement ces Ateliers du Parfumeur : un lieu où trouver de quoi se sentir différent tout en valorisant sa personnalité.
Depuis les débuts de Dijon Design vous découvrez des commerces d’exception et le patrimoine dijonnais, témoin d’un passé riche de ses évolutions et souvent porteur d’un message pour l’avenir.
A l’approche de l’été et de ces « beaux jours » propices aux découvertes, quelle est la marotte patrimoniale de ces commerçants ?
Pascale, des Ateliers du Parfumeur, nous invite au château de Brochon, dernier grand château de Bourgogne, né des rêves du poéte Stéphen Liégeard, grand figure dijonnaise qui inspira à Alphonse Daudet son « sous-préfet aux champs » (Les lettres de mon moulin).
Une fantaisie néo-renaissance à découvrir ici et sur site du 16 juillet au 21 août.
Quand une exposition pousse à l’exhibition de livres ouverts et offerts en provenance de l’Enfer*, vos amis rechignent moins à vous accompagner sur ces « Scènes de plaisir » dont les vitrines peep-show dévoilent des écrits et images à rendre majuscule le X d’une position généralement si sage.
Les équipes de la bibliothèque patrimoniale aiment à renverser les clichés, pointer l’originalité et dévoiler les dessous affriolants d’un univers dont le sérieux n’engendre pas la mélancolie.
Lire est un plaisir qu’il faut quelquefois agrémenter pour le partager.
Franchir les portes d’un temple de la culture demande parfois une carotte au goût de péché.
De textes léchés en grivoiseries salaces, de gravures en luxure, de menus en histoires d’O à la bouche, voici une exposition qui ne fait pas dans la dentelle si ce n’est celles des frou-frous indicateurs de ces objets qui ne demandent qu’à s’offrir.
Le XVIIe siècle est l’ensemenceur du libertinage de chair et d’idées (Le bourguignon Bussy-Rabutin et sa fameuse Histoire amoureuse des Gaules) que le siècle des lumières porte à des sommets inégalés, de l’illustration des « culbutes » érotiques de la Régence, aux lettres intimes dévoilant les liaisons dangereuses, en passant par les visions sadiques du divin marquis jusqu’aux prémices des droits de la femme (The fruit-shop) encore simple « réceptacle ».
Le plaisir libère les pensées et certaines idées alors révolutionnaires.
Le XIXe siècle bourgeois abandonne la liberté de penser pour le privilège de jouir, tantôt censeur de gravures et d’écrits qui se vendent alors sous le manteau et tantôt noceur, profiteur d’une promiscuité féminine entre bordel et illustrations licencieuses de menus virils.
Menu du 275e dîner du Cornet, au restaurant du Journal à Paris, le 9 janvier 1930
Une tradition jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, qui voit la démocratisation en même temps que la débandade d’un érotisme fouillé.
Aux gravures inspirées de Fragonard et aux « Ragionamenti« , série de propos d’une prostituée à divers interlocuteurs, de l’Arétin (1589) succèdent les cartes postales kitsch dont l’humour potache inspire la vie de bon nombre de nos contemporains…
Car ces objets de curiosité qui font plus ou moins sourire, marquent l’évolution des moeurs, les différentes époques qui successivement ont construit la notre.
Des documents « archéologiques » précurseurs de notre société ou le sexe est « totem suprême ».
Ils font échos à cette volonté de féminité parfaite construite par la chirurgie, ou à ces séminaires de virilité dont les épreuves de force veulent faire perdurer les clichés inscrits dans ces livres.
La possibilité d’une telle exposition implique une liberté de moeurs qui a évolué en obligation de plaisir, nécessaire au bonheur, tandis que le panneau « Interdit aux moins de 16 ans », à l’entrée, se heurte aux réalités « cinématographiques » qui découlent de ces documents et qui inondent les smartphones des collégiens ou des primaires, privés de cette éducation patrimoniale par une époque sexo-schizophrène.
Car au-delà du clin d’oeil et du dépoussiérage de l’image coincée des bibliothèques, c’est toute une évolution de l’érotisme et du plaisir qui est refusée au seul public qui aurait besoin d’une éducation à ce propos**.
Déjà dans l’action mais privé d’images !
On peut aussi déplorer la quasi abscence dans les collections, ou seulement dans l’exposition (?), de références à l’érotisme homosexuel.
Seul un livre ouvert sur quelques photos du couple d’artistes Pierre & Gilleslève le voile sur des pratiques extrêmes, clichés certainement moins tabous qu’un simple baiser qui devrait pourtant se montrer pour pallier à la montée de l’homophobie dans notre pays, particulièrement chez les adolescents…
Les éditions Gay Kitsch Camp ont pourtant de 1989 à 2006 réédité de rares curiosa dont un texte datant de la révolution française qui prône le respect entre les sexes, l’égalité des sexes et la liberté de tout lien d’affection.
Une exposition à ne pas manquer, une initiative à saluer même si la bibliothèque patrimoniale perpétue, logiquement, une morale dont elle est la gardienne.
Exposition « Scènes de plaisir » à voir jusqu’au 1er juillet, entrée libre.
Visite commentée le vendredi 23 juin à 12h30 (03.80.44.94.14)
Une exhibition en accord avec les rencontres littéraires CLAMEUR(S) qui les 23, 24 et 25 juin réunissent le temps d’un week-end des auteurs et des artistes autour des tourments de l’amour. (Programme disponible le 8 juin)
En attendant, pénétrez cette thématique par une série de conférences et un concert, à découvrir ici.
*L’Enfer est le lieux clos d’une bibliothèque où l’on place les livres dont la lecture est jugée dangereuse.
** Un manuel scolaire va tout de même, à la prochaine rentrée, proposer aux collégiens une représentation exacte du clitoris et de sa fonction de plaisir… Ici.