Ateliers Vortex / 71-73 rue des rotondes

L’abandon peut être source d’inspiration, lieu de création, espace d’exposition.

L’association les Ateliers Vortex a ainsi réhabilité en 2012 une ancienne fabrique au coeur d’une friche industrielle du quartier de la Stéarinerie.

Un avant goût d’apocalypse et de la fin d’un monde où la productivité passe désormais par la poésie d’un lieu, une certaine distance et l’expérimentation d’un art contemporain qui y gagne l’espace et l’inconnu de rencontres inattendues.

300 m2 gérés par des artistes à la disposition des artistes, du pôle de fabrication composé d’ateliers permettant le travail du bois, du métal et de la sérigraphie, au maintien d’un lien entre conception, réalisation, production et exposition du résultat, d’une oeuvre à diffuser pour exister, à la révélation d’une jeune garde à faire découvrir sans faux semblant.

Diverses expositions dans l’année ainsi qu’une résidence estivale permettent d’en faire un lieu d’ouverture au public, d’échange, de recherche, de médiation et de mutualisation des compétences.

Une association-jalon dans l’action culturelle entre les écoles d’art, les lieux d’expositions confirmés, tels le Consortium, le FRAC Bourgogne et divers musées.

Un lieu charnière propice à la rencontre comme pour l’installation de début d’année « Le hasard vaincu » de Nicolas Daubanes* qui traduit à la fois l’esthétisme de la préservation et l’énergie de la révolte à fuir les clivages.

La vie quotidienne : l’abri, 2019. Construction en verre brisé, bois et scotch. 5 x 3,30 x 2,16 m

Préserver et détruire, faire perdurer et laisser mourir, principes même de la création.

Le bâtiment fait de bois, de verre et de scotch, rappelle autant la protection des vitrines en temps de guerre contre les déflagrations multiples, entre stupeur et tremblement, que le désir d’échapper à la géométrie occlusive, barreaux esthétiques qu’il faut surpasser pour exister.

Une précarité instinctive qui trouve son pendant dans les dessins en limaille de fer incrustée sur céramique qui évoquent tout autant une nature recomposée que certains tests d’équilibre psychologique.

Isle of the Dead 1, 2018. 30 x 40 cm
Isle of the Dead 2, 2018. 30 x 40 cm

Une volonté esthétique de se relever par la terre, comme ces graines d’eucalyptus qui poussent au sein d’une maquette d’architecture.

Tout est à réinventer, comme ce coin de friche réaffecté à de nouveaux savoir-faire, à de nouvelles conceptions …

Paysage en coupe, 2019. Maquette en bois peinte des Ateliers Vortex, graines d’eucalyptus récoltées sur l’île aux Morts (Tasmanie), systéme chauffant et verre. 75 x 60 x 28 cm

Les Ateliers Vortex : 09.72.43.68.71 / Site / Mail


*Exposition « Le hasard vaincu » de Nicolas Daubanes à voir du mercredi au samedi de 14 h à 18h30 jusqu’au 27 avril.

Atelier f. – Scénographie végétale

Après le cheval le végétal ne serait-il pas la plus belle conquête de l’Homme ?

Entre le fier destrier et la couronne de laurier les puissants y gagnent une gloire qui perdure, sacralisation de leur ingéniosité à contrôler l’eau et les plantations, des jardins suspendus de Babylone à ceux de Versailles.

La verte nature se maîtrise, s’harmonise et s’humanise, source d’inspiration de textes fondateurs et songeurs, bibliques ou féériques, contes et légendes, du jardin d’Eden aux arbres joyaux d’Aladin, des légendes Arthuriennes de la forêt de Brocéliande au Livre de la jungle.

Pouvoir, symboles et fantaisie font prospérer le champ d’une imagination à l’ornementation quasi infinie.

Une Haute Création credo de deux jeunes femmes aux univers complémentaires.

Après des études aux Arts Décoratifs de Paris, département scénographie théâtre, Marion, fleuriste free lance et Léa, mécanicienne spécialisée en machinerie, ont réuni leurs compétences pour créer Atelier f.

…f comme … forêt, feuille, fleur, fruit d’une délicate technicité, travail d’Atelier, nourri du savoir-faire artisanal et mûri de notre époque avide de rêves.

Réalisation de la vitrine de la boutique « Noir Animal » en 2015 – Un travail de création et d’artisanat qui nécessite un mois de préparation pour une journée de montage

Un travail dans la lignée des créations Haute Couture dont les petites mains ornent les corps, comme l’espace de présentation, d’une identité maison qui s’affirme dans la démesure d’une riche nourriture pour réseaux sociaux affamés : murailles d’orchidées monochromes (Dior 2012), fleurs automates (Chanel 2015), bois de lucioles pour bal frivole (Dior 2017).

Un objet de communication qui affirme la personnalité du commanditaire par des créations florales, à la ligne, au style et aux unions originales.

Marion et Léa, par leurs scénographies aériennes, apportent une insoutenable légèreté de paraître qui envoie aux orties les lourdes compositions florales inspirées de la pâte meringuée de certaines robes de mariée.

Rideau végétal pour mariage au Temple protestant de Dijon

Une imagination qui demeure en apesanteur tout en restant simple et naturelle, les éléments glanés (bois, mousse, feuilles, lierre) et les bois torturés (Noisetier, saule) se mêlent aux fleurs fraiches pour un instant ou aux notes précieuses pour plus longtemps, vie d’une campagne se retrouvant en vitrine, quand la plume effleure à nouveau l’écorce brodée.

A Dijon, la boutique « Noir Animal » présente à plus d’un titre la dualité du brut et du précieux, magnifiée par l’Atelier f. en carbone taillé et fleurs dorées, au service d’une image qui ne se veut pas toujours sage.

Du caractère végétalisé qui affirme l’évidence d’une dramaturgie ciblée, du lys suspendu aux lèvres d’une pureté mariale au charbon d’os appelé noir animal.

Une touche légère et inspirée offerte aux particuliers, sociétés, magasins, hôtels, restaurants et artistes en harmonie d’idées créatrices à Dijon, où Atelier f. est basé, mais aussi dans toute la France.

Léa et Marion ont créé un microcosme de savoir-faire, kokedama* passionné, dont l’humus fertile se répand là où leur fantaisie printanière peut faire germer la beauté.

Beauté scénique avec le groupe « Facteur chevaux » aux scènes atypiques  (Grottes, jardins, églises) et aux textes taillés (If le grand if), et beauté du geste, de partage et de relais, avec des ateliers en milieu scolaire, du terrarium de primaire au « Land Art » de lycée.

Facteur Chevaux

Atelier f. fertilise l’imagination par des réalisations qui la surpasse et apporte une fraicheur d’idées à faire grandir tous les univers.

*Kokedama : boule de glaise au riche substrat qui permet de faire vivre une plante, entourée de mousse pour conserver l’humidité.

Atelier f. – scénographie végétale – Marion Perrichet & Léa Mathé – atelier.f.scenographie@gmail.com