Le Grand Armorial équestre de la Toison d’or

A une époque où, pour les dijonnais, la Toison d’or se limite à la quête du tshirt de l’été, les bonnes affaires commerciales ont-elles éclipsées les aspirations d’un monde médiéval finissant ?

Détail d’un collier de l’ordre de la Toison d’or, créé en 1430, encore distribué aujourd’hui par l’Etat Espagnol comme décoration de mérite

Le XVe siècle est une période de transition entre l’idéal chevaleresque du Roi Arthur et de la légende du Saint Graal, chimère de foi, de pureté et de sacrifice, et la redécouverte de l’antique, mythologie lointaine et érudite propre à satisfaire des princes diplomates soucieux de réunir et d’impressionner pour moins s’affronter.

L’ordre de la Toison d’or, institué à Bruges par le duc de Bourgogne Philippe le Bon il y a 588 ans, le 10 janvier 1430 à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal, incarne cette arme nouvelle, chaîne dorée pour seigneurs turbulents, parure de promotion de nouvelles valeurs, ornement de prestige pour toute la Chrétienté.

Rogier van der Weyden (d’après), Philippe le Bon, duc de Bourgogne, 34 x 25 cm, copie du XVIe siècle d’après un original disparu, Paris, Musée du Louvre (détail)

Le duché est une puissance incontournable en cette fin de guerre de Cent Ans et la cour de Bourgogne le creuset d’une fougue passée, avide de croisade, transmutée en symbole d’un nouveau monde plus allégorique, poétique et ludique.

« Le Grand Armorial équestre de la Toison d’or » conservé à la bibliothèque de l’Arsenal au titre de trésor national, est l’un des manuscrits enluminés les plus spectaculaires de la fin du Moyen Âge qui représente au mieux ce passage vers l’époque moderne.

Mouvement extrême, déchaînement abstrait, hardiesse des couleurs, enthousiasme du trait qui font de chaque folio une oeuvre d’art unique à observer pour la première fois avec ardeur chez soi, dans ce fac-similé accessible à tous.

Le roi de Portugal – Grand Armorial équestre de la Toison d’or oeuvre collective (plusieurs peintres dont l’identité ne nous est pas connue) placée sous l’autorité de Jean Lefèvre de Saint-Rémy. Lille, 1435-1438, Gouache sur papier, 167 feuillets (290 x 210 mm) BnF, Arsenal (Cote MS-4790)

L’occasion de découvrir grâce à l’introduction éclairée de Michel Pastoureau, historien médiéviste et archiviste paléographe, les nuances de cette époque particulière perdue dans la coloration généralisée d’un « Moyen Âge » folklorique.

Une initiation aux subtilités de l’imagerie médiévale pour mieux saisir la beauté savante de ces figures guerrières, de la création des armoiries au Moyen Âge central (XIe, XIIe et XIIIe siècle), objet de visibilité sur les champs de bataille, à la subtilité de leur « écriture », figure identitaire, qui gagne peu à peu la vie quotidienne de toutes les familles, nobles ou non.

Une généralisation qui tend à vouloir particulariser certains seigneurs par une série d’ordres princiers comme celui de la Toison d’or, qui sans être le premier devient rapidement l’un des plus prestigieux d’Europe, de par ses origines, sa rareté et ses contraintes.

Hugues de Lannoy – Grand Armorial équestre de la Toison d’or oeuvre collective (plusieurs peintres dont l’identité ne nous est pas connue) placée sous l’autorité de Jean Lefèvre de Saint-Rémy. Lille, 1435-1438, Gouache sur papier, 167 feuillets (290 x 210 mm) BnF, Arsenal (Cote MS-4790)

Dijon en est le siège, dans la Sainte-Chapelle détruite en 1803, même si les chapitres qui réunissent les chevaliers (24 en 1430, 30 en 1433) se tiennent dans les différentes villes du duché, surtout dans les Flandres.

Le Grand Armorial équestre de la Toison d’or a d’ailleurs sans doute été réalisé à Lille, ville spécialisée dans les manuscrits sur papier, pour un expert de l’héraldique, science du blason.

Le duc de Bretagne – Grand Armorial équestre de la Toison d’or oeuvre collective (plusieurs peintres dont l’identité ne nous est pas connue) placée sous l’autorité de Jean Lefèvre de Saint-Rémy. Lille, 1435-1438, Gouache sur papier, 167 feuillets (290 x 210 mm) BnF, Arsenal (Cote MS-4790)

Car, aux figures des premiers chevaliers de l’ordre s’ajoutent celles des grands princes de l’époque (Roi de France, d’Angleterre, duc de Bretagne ou de Luxembourg…) ainsi que les armoiries de différents pays d’Europe, dont la Pologne, certainement « récoltées » par l’héraldiste lors de la paix d’Arras (1435) signée entre le roi de France Charles VII et le duc de Bourgogne Philippe le Bon, qui met fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.

Grand Armorial équestre de la Toison d’or oeuvre collective (plusieurs peintres dont l’identité ne nous est pas connue) placée sous l’autorité de Jean Lefèvre de Saint-Rémy. Lille, 1435-1438, Gouache sur papier, 167 feuillets (290 x 210 mm) BnF, Arsenal (Cote MS-4790)

Une incursion gouachée dans les méandres de notre Histoire subtilement brossée par les explications claires et précises de Michel Pastoureau et par son dialogue avec Jean-Charles de Castelbajac, artiste et créateur de mode, qui par son trait imagi-naïf met en parallèle cet univers avec le notre.

Le Chevalier Jean-Charles, Jean-Charles de Castelbajac, 2017

L’image en est le point commun, de l’héraldiste à l’artiste, du blason au logo, dans un langage plus ouvert et plus terre à terre, pour consommateurs en quêtes de valeurs…


Michel Pastoureau et Jean-Charles de Castelbajac, Le Grand Armorial équestre de la Toison d’or, Coédition BNF / Seuil, 49 euros.

Ateliers Vortex / 71-73 rue des rotondes

L’abandon peut être source d’inspiration, lieu de création, espace d’exposition.

L’association les Ateliers Vortex a ainsi réhabilité en 2012 une ancienne fabrique au coeur d’une friche industrielle du quartier de la Stéarinerie.

Un avant goût d’apocalypse et de la fin d’un monde où la productivité passe désormais par la poésie d’un lieu, une certaine distance et l’expérimentation d’un art contemporain qui y gagne l’espace et l’inconnu de rencontres inattendues.

300 m2 gérés par des artistes à la disposition des artistes, du pôle de fabrication composé d’ateliers permettant le travail du bois, du métal et de la sérigraphie, au maintien d’un lien entre conception, réalisation, production et exposition du résultat, d’une oeuvre à diffuser pour exister, à la révélation d’une jeune garde à faire découvrir sans faux semblant.

Diverses expositions dans l’année ainsi qu’une résidence estivale permettent d’en faire un lieu d’ouverture au public, d’échange, de recherche, de médiation et de mutualisation des compétences.

Une association-jalon dans l’action culturelle entre les écoles d’art, les lieux d’expositions confirmés, tels le Consortium, le FRAC Bourgogne et divers musées.

Un lieu charnière propice à la rencontre comme pour l’installation de début d’année « Le hasard vaincu » de Nicolas Daubanes* qui traduit à la fois l’esthétisme de la préservation et l’énergie de la révolte à fuir les clivages.

La vie quotidienne : l’abri, 2019. Construction en verre brisé, bois et scotch. 5 x 3,30 x 2,16 m

Préserver et détruire, faire perdurer et laisser mourir, principes même de la création.

Le bâtiment fait de bois, de verre et de scotch, rappelle autant la protection des vitrines en temps de guerre contre les déflagrations multiples, entre stupeur et tremblement, que le désir d’échapper à la géométrie occlusive, barreaux esthétiques qu’il faut surpasser pour exister.

Une précarité instinctive qui trouve son pendant dans les dessins en limaille de fer incrustée sur céramique qui évoquent tout autant une nature recomposée que certains tests d’équilibre psychologique.

Isle of the Dead 1, 2018. 30 x 40 cm
Isle of the Dead 2, 2018. 30 x 40 cm

Une volonté esthétique de se relever par la terre, comme ces graines d’eucalyptus qui poussent au sein d’une maquette d’architecture.

Tout est à réinventer, comme ce coin de friche réaffecté à de nouveaux savoir-faire, à de nouvelles conceptions …

Paysage en coupe, 2019. Maquette en bois peinte des Ateliers Vortex, graines d’eucalyptus récoltées sur l’île aux Morts (Tasmanie), systéme chauffant et verre. 75 x 60 x 28 cm

Les Ateliers Vortex : 09.72.43.68.71 / Site / Mail


*Exposition « Le hasard vaincu » de Nicolas Daubanes à voir du mercredi au samedi de 14 h à 18h30 jusqu’au 27 avril.

Les Hauts Graphismes

Manière d’exprimer, signe d’un caractère, ligne affirmative ou frontière, le trait est marqueur d’une personnalité qui se distingue.

Morgane Poillot porte haut ce tracé créatif, graphisme mordant aux calmes aplats relevés d’un trait d’humour, elle nous invite à siroter une moutarde de Dijon bien fraiche et à suivre la noire silhouette d’un « Narvalo » mi-cachalot, mi-mec, créature caricature d’un trait d’esprit.

Sérigraphies « Black Night » et « Narvalo »

Une passion originelle de l’image qui permet à Morgane, graphiste et illustratrice free lance, diplomée de l’ENSA de Dijon, de faire le lien entre le léger et le sombre, le puissant et le délicat, le design graphique et l’art.

On perçoit dans ses réalisations l’infuence des découpages de couleurs pures de Matisse, des motifs d’une fraicheur indémodable du Groupe Memphis, codes graphiques des années 80 digérés par l’insconscient collectif, et des illustrations et sérigraphies de Warhol, précurseur d’une création attrayante, boosteuse de consommation.

Batgirl #2

Le créateur du Pop Art se trouve être le parrain spirituel de tous les artistes et graphistes qui depuis une dizaine d’années, nous permettent, grâce aux boutiques en ligne telle Etsy, de dénicher l’originalité et d’affirmer notre identité dans le partage et le mécénat convivial.

Des foires artisanales digitales qui, relayées par les réseaux sociaux, permettent ponctuellement des interactions entre créateurs et consommateurs par le biais de boutiques éphémères comme le Sunday Market de Dijon, un espace mouvant de ventes privées organisé au moins une fois par trimestre.

Impression graphique sur Tote Bag

Les Hauts Graphismes s’y distinguent ne serait ce que par le logo solaire de ce marché de créateurs nomades pour la plupart issus des régions Bourgogne-Franche-Comté et lyonnaise.

Tous ont en commun cette alliance de la nouveauté et des techniques artisanales qui donnent un supplément d’âme aux coups de coeur.

L’ordinateur apporte la facilité de la réalisation des idées quand le papier et l’encre leur donnent vie, une double expression artistique du graphisme et de la technique d’impression.

Morgane utilise la linogravure, proche de la gravure sur bois, et la sérigraphie, technique de pochoirs, un mode d’expression texturé qui permet une impression sur tous les supports avec la garantie de couleurs intenses et profondes.

Carnets A6, reliure japonaise faite à la main, couverture en carton imprimé par linogravure

Ainsi, toutes les tendances graphiques, du flat design (Formes simples et couleurs saturées), au nouveau rétro (Motifs géométriques inspirés des premiers jeux vidéos) en passant par la pop culture (Bowie tendance Alladin Sane), bénéficient de l’usage ludique de ces techniques d’impression, amplificateurs de la fraicheur des créations de Morgane.

Bowie par le photographe Duffy, revu et graphé…

Le pop des badges, le miroir de la girlie assumée et lookée, la sérigraphie de murs stylés et les carnets graphiques effet usé, affirment cette fantaisie maitrisée de styles divers qui entraîne vers l’affirmation de soi-même.

Une identité que les Hauts Graphismes proposent déjà aux particuliers, aux entreprises et aux associations, entre création de logo, d’identité visuelle, de flyers et d’affiches.

 

Véronique Barrillot – 15 rue Charrue

Etincelles, gestuelles, visuelles telles sont les oeuvres de Véronique Barrillot, dijonnaise self made woman de l’art en mode « american way of life ».

Sa vie bien rangée alliant tourisme et prêt à porter de masse a, au seuil de la quarantaine, explosée pour exposer, voyager et enfin vivre d’une passion qui jamais ne l’a vraiment quittée.

Pas d’école des Beaux-Arts mais l’école de la rue et un certain goût pour les fresques urbaines qui loin d’une expression rageuse contre la société suivent tout de même la ligne de la commande.

Vous en avez un petit aperçu, rue Dauphine, dans un hommage gestuel aux silhouettes du patrimoine dijonnais.

D’une main signée se suit le fil de Dijon à l’Ours de Pompon, aux pleurants des tombeaux des ducs et au vigoureux Bareuzai

Une graphie manuelle pour une fresquiste qui joue de la précision du pinceau plutôt que de la bombe.

Un travail minutieux pour grands espaces de défoulement entre la chaussure de foot géante pour le Dijon Football Côte-d’Or et la facade du Klube, complexe sportif à Ahuy.

A celle qui voulait vivre d’un art que Pôle Emploi ne voyait que de ravalement, la vie a heureusement dépassé la survie pour fièrement faire vibrer les murs de sculptures dessinées.

New-York, dont la statue de la liberté tient sa structure du dijonnais Eiffel, l’a vu représentée par Véronique en septembre 2013 à Five Pointz, un espace d’exposition en plein air à Hunters Point, dans le Queens.

Dix mètres de haut, écharpe tricolore comme une élue de charme, entourée des pleurants des tombeaux des ducs de Bourgogne alors en tournée triomphale outre-atlantique.

Etonnant mix dans la mecque du Street Art : 20.000 mètres carrés de murs, qui en 20 ans ont contribué au rayonnement de la culture hip hop dans le monde.

Une ode graphée contre la violence urbaine qui a définitivement disparue, passée au « blanc » dans la nuit du 18 au 19 novembre 2013, deux mois après la réalisation de Véronique en hommage aux nombreuses racines qui forment cette cité cosmopolite.

Une expérience qui demeure néanmoins comme le point de départ triomphal d’un talent à l’américaine qui sait oser sans se départir de ses rêves.

La définition d’une vie épanouissante qui relie toujours Véronique à un pays au combien étonnant et toujours curieux de nouveauté.

Ses tournées sont donc nombreuses, de Washington à Houston*, en passant par Monaco et Paris et en 2017 le Salon des Artistes Français au Grand-Palais, un véritable parcours dans le bon art actuel.

Véronique brille par ses coups de pinceaux et ses coups d’audace, toujours à la recherche d’innovation technique, elle joue sur les apparences dans un jeu de transformation à la « Dorian Gray » ou le portraituré affiche une double personnalité.

 

Après le classicisme qui se voulait une représentation fidèle, physique et quelquefois morale d’un individu, l’arrivée de la photographie a chamboulé cette image picturale pour lui offrir les impressions d’une réalité toujours plus complexe que notre perception.

L’homme révolté (Machine à écrire vs Albert Camus) – Acrylique – 155 x 125 cm – 2018

Pointillisme, fauvisme, cubisme en sont les héritiers auxquels Véronique importe de ses expériences new-yorkaise le pop art de Warhol et le trait graphé de Basquiat.

En découle dans la lignée des « -ismes » un « Wildisme underground » qui étonne par l’alliance de la technique et de l’inspiration.

Face à la toile et suivant vos mouvements, votre perception se substitue au visage évanoui devant l’autre, les jeux de mots (« Dalincoln« ) et les hommages hollywoodiens (Ci-dessous) découlent d’une technique nouvelle poussant toujours plus loin cette idée que tout change toujours plus vite que notre analyse.

Hommage à David Cronenberg – Mix entre « La Mouche » et l’acteur Jeff Goldblum – En résulte sous un certain angle une vague image d’Oscar Wilde – 2015, Acrylique, 200 x 200 cm

Une expérience qui capte la vie dans ses instants, dans ses mouvements, reflet perturbateur de notre époque qui plus que jamais n’appartient qu’aux audacieux qui comme Véronique traversent les frontières des difficultés pour offrir aux moins téméraires le fruit nouveau de leurs découvertes.

Illustration parfaite d’un art au combien nécessaire pour se jouer des faux-semblants.


*Véronique Barrillot

Pour les curieux casaniers, son atelier est ouvert en vitrine et à la visite de son univers au 15 rue Charrue.

Marqueterie végétale miniature – 13 rue Sainte-Anne

Peindre la nature avec des touches d’elle-même, orner les objets du quotidien d’une cueillette-palette de notre environnement, telle est la spécialité de Chantal Duvernet, artisan d’art à la sensibilité multicolore.

Son atelier au pied du dôme vert-de-gris du musée d’art sacré, recèle, au-delà de son aspect impeccable, des trésors de plumes, sables de plages paradisiaques, bois d’essences multiples et teintés, pétales et végétaux séchés, objets divers offerts à une inspiration sans borne.

Un art de la marqueterie, éléments découpés dans de minces feuilles de bois et appliqués sur une menuiserie, né dans l’Italie du XIVe siècle, qui offre toute les fantaisies, figuratives comme abstraites, poétiques et précieuses.

Une liberté d’imagination et de transposition digne d’un artiste, liée à une technicité de miniaturiste et une patience maitrisée, apanage des artisans d’art.

Découper, assembler et coller sont les étapes successives à l’élaboration d’un ornement unique pour chaque objet créé.

Que ce soit un bijoux aux damiers chromatiques, essences d’ébéne, citronnier, bois de rose, buis, érable pommelé, ou au placage-ramage, plumes de faisans, perdrix, petits oiseaux de la nature, cadeau d’une mésange à la parure féminine.

Les hommes ne sont pas en reste, couteau laguiole en ronce de noyer, pince à cravate ensablée, porte-clés et boutons de manchettes boisés.

Les pétales de roses deviennent papillons, les frèles brindilles des arbres et les teintes nervurées des soleils de boîtes à secrets.

Les proportions s’étiolent et les couches successives de résines donnent à ces éléments d’une nature délicate une éternité à toute épreuve.

Un savoir-faire que Chantal a acquis auprès de son maître Gérard Ernstberger, dont elle a pris la suite en 2004 et dont elle aimerait transmettre à présent les tours de mains afin que jamais ne s’efface la magie du travail humain.

Un trésor singulier qui n’est pas toujours protégé par les élus et qui demande à ces professionnels de s’adresser directement au public, afin de le sensibiliser à ces métiers d’art toujours menacés par la facilité d’un achat compulsif non identifié.

C’est ainsi que depuis le 13 octobre 2014 une trentaine d’artisans dans le département ont créé officiellement l’association des Métiers d’Art en Côte-d’Or dans le but de promouvoir et de sensibiliser le public à la richesse de leur maitrîse artisanale.

Dans un monde où la facilité d’achat l’emporte souvent sur les conditions de réalisation il est quelquefois bon d’en savoir plus sur ceux qui peuvent embellir notre vie par des objets du quotidien soignés et originaux.

Une revalorisation des particularités du « fait-main », de la perpétuation des savoir-faire et de l’importance du lien social qui pousse Chantal, tout comme ses confrères, à multiplier les contacts avec le public lors de nombreuses foires et salons dédiés à ces promoteurs de nos valeurs.

Pour que ces activités continuent de forger, de parer et de marquetter notre identité commune.


Cliquez ici pour en savoir plus sur les objets et leur exposition.

B.A-BA Collectif – B.A-BACEDAIRE

Du babillage à l’apprentisage, du B.A-BA à l’abécédaire, les mots articulent la création d’un être, les revendications d’un avoir, l’évolution d’un pouvoir.

Un processus élémentaire qui au-delà d’une identité littéraire offre une ouverture au monde, une perception du partage et des possibles au sein d’une communauté-atelier dont chaque individu apporte la touche d’une réalisation collégiale.

Ainsi s’exprime B.A-BA, un collectif d’étudiants de l’ENSA (Ecole Nationale Supérieure d’Art de Dijon) regroupés autour de la volonté d’organiser des événements culturels variés (expositions, concerts, lectures…), libérés des contraintes d’expositions classiques (musées, galeries…) et de la dualité-miroir auteur-spectateur.

L’idée est que chacun s’exprime, ait son mot à dire, puisse mettre son grain de verbe à une définition dont la forme vaut bien le fond.

M comme Midi ou Mouais pour les moins décidés.

K comme Ketchup ou KKK pour les moins éclairés.

Le B.A-BACEDAIRE commence au pied de la lettre, ouverte, en libre expression. Ainsi du 25 juin au 30 septembre dernier un article par jour a vu se succéder les divers positionnements de Lampadaire, Imaginaire, King size, Lapsus calamar et J’ai pas pris le pain…

A partir du 21 janvier vous êtes solicités pour définir les priorités de N à Z, de Néo multiples à Zénitude, Zeste ou autres zozotages intempestifs.

Toute forme d’expression linguistique quelconque est invitée à participer pour se voir en R : Réseau socialisé, résultat immédiat sur Facebook et finalisé sur Instagram.

Du lundi au vendredi une lettre fait son show, le samedi le synthétise et le dimanche le sacralise en un résumé graphique, point final aux mots de la terre !

Une offre participative rare, occasion presque unique à Dijon de s’immiscer dans l’acte créatif, résultat d’un partage et d’une ouverture à la ville et au monde dont le collectif B.A-BA, s’est fait le fer de lance.

En décembre 2017, « Im/mobiliser » performait sur le déménagement et l’emménagement d’un appartement en constante évolution où le spectateur pouvait prêter main forte pour ne pas décrocher.

En Mars 2018, l’exposition « Indice-Cible » mêlait à l’esthétique légère, élégante et ludique des oeuvres exposées, un jeu de piste où les pièces pouvaient s’associer pour mieux provoquer la rencontre entre auteur et découvreur.

Une démarche totalement contemporaine dans un univers en constante évolution où tout se trouve là ou l’on est, où tout se découvre sur un écran avant la réalité, avant même de réaliser.

Le spectateur, l’observateur, le joueur ou quel que soit sa définition est le nouveau performeur. Son regard accrédite le réel, l’acte de se déplacer permet à la création de se concrétiser.

Le collectif B.A-BA, en sortant des murs de l’ENSA se permet ainsi d’aller à la rencontre de l’acte fini.

Leur projet en cours « Proposition Transformation Réception« , qui donnera lieu à une exposition au mois de Juin, s’inscrit parfaitement dans ce nouveau mouvement de l’art :

Le terme proposition implique la matière première offerte par le spectateur mais aussi la forme que propose l’artiste au regard du public, la transformation reflète l’intervention de l’artiste sur une matière ou l’actionnement d’un dispositif par l’observateur, et le mot réception inclut tout autant la perception du spectateur que la récolte par l’artiste des matières premières qui en découlent.

Osmose des regards et des gestes, combinaison des actes, association des comportements qui par ce nouvel abécédaire offrent les définitions des mouvements artistiques en cours.


Présentation du collectif B.A-BA et de B.A-BACEDAIRE le 21 janvier à 18 h dans l’amphithéâtre de l’ENSA Dijon, 3 rue Michelet, plus d’information et réservation obligatoire ici

B.A-BA Collectif : Facebook & Instagram

Le Consortium – Exposition Hiver-Printemps 2018-2019 – 37 rue de Longvic

Cette saison est de contrastes au Consortium, retours fréquents passé-présent, questions cruciales à l’humanité opposées aux réalités politiques, offrandes au marché de l’art et personnalisation à outrance pour un autre regard.

La couleur est de mise, les techniques en évolution, les supports sans limite et le message général un encouragement à être soi jusqu’à l’outrance.

L’artiste New-Yorkais Mathieu Malouf nous offre un aperçu de l’évolution de son travail, de l’adolescence aux huit dernières années, qui entérine sa contribution majeure au médium pictural entre pailettes, latex, champignons et tumeurs interconnectés.

Les emprunts à l’histoire de l’art sont flagrants, les clins d’oeil pop sont légions, Andy n’est pas loin, Warhol non plus, Caytlin (Jenner) est la nouvelle Marylin (Monroe), Kim Jong-Un, le nouveau Mao et Donald, le Kennedy d’un destin réalité.

Ca brille, ça claque, flashez avec votre portable pour plus d’explications controversées sur la conscience humaine et ses vérités éternelles teintées d’intelligence artificielle :

L’ensemble est un tout, le particulier un rien de nous, ce que l’art devrait toujours être, amusant, dérangeant, un spectacle vu de loin, un constat pour chacun.

Questions de genre, d’objet à sujet que confirme l’oeuvre de la texane Emily Mae Smith qui libère de sa fonction d’esclave le balai de « L’apprenti sorcier » de Walt Disney pour en faire tour à tour le vainqueur du Sphinx et l’icône glamour d’un nouvel Art Nouveau aux courbes pop, couleurs grinçantes et verres fumés pour mieux montrer ce que l’on veut cacher.

Les inspirations fusionnent, la fusion ambitionne et l’ambition gagne à se faire connaître, le balai en devient phalocrate et la langue hygiénique, pied de… nez aux carrières faciles dont Emily veut se démarquer pour durer.

Sa proposition est donc multi-facettes, oeuvres d’obstination et d’envergure, exécution parfaite, fantaisie et sens du grotesque digne de la scène des Chicago Imagists des années 60 dont elle revendique l’inspiration.

Déplaire pour mieux séduire, s’opposer pour créer sa vérité, mixer pour réinventer sont les clés d’une surprise picturale rafraîchissante et confortante pour une artiste déjà majeure.

Créer pour témoigner, inventer pour insister, inspirer pour évoluer sont des impératifs que l’artiste américaine Valérie Snobeck transpose aux questions écologiques et environnementales.

Particulièrement sur le bilan contrasté de l’United States Environmental Protection Agency (EPA) et sa relation malaisée avec les lobbies industriels, notamment sous le gouvernement américain actuel avec sa remise en question des règles de protection de l’environnement établies sous les administrations précédentes.

Valérie Snobeck s’inspire de l’architecture du bâtiment de l’EPA à Washington et le réduit à la taille du corps humain.

Impacts et dépendances, perception et réalité où l’architecture est dépouillée de sa monumentalité, les armatures porteuses réduites à un squelette, voir un fantôme, essence famélique de ce qui est censé nous surplomber, nous surpasser…

Un changement d’échelle pour mieux parvenir à saisir les enjeux d’une humanité écrasée par ce qu’elle a créé ou est entrain de créer !

Oeuvres réduites à témoigner des agissements de leur époque et de leurs dérives, oeuvres majeures qui souvent témoignent à la fois d’une époque et de ses « clins d’oeil » au présent.

Les oeuvres de la collection du Consortium Museum plongent le premier étage dans le New-York des Eighties.

David Robbins, qui en son temps a fait poser les jeunes loups de l’art contemporain à la manière de comédiens en devenir (Talent, 1986), confirme aujourd’hui le statut de star de Jeff Koons ou de Cindy Sherman.

Allan McCollum et ses « Fives perfect vehicles » reproduit cinq bocaux à gingembre chinois, identiques si ce n’est par la teinte, parfaits si ce n’est par la perte de fonctionnalité, l’ouverture étant impossible.

Métaphore à l’époque de la marchandisation du monde de l’art, n’est t-elle pas de nos jours celle des nouvelles icônes populaires multipliables, parfaites et inutiles ?

Une saison témoignage de notre monde et de sa façon de le recréer pour le réinventer ou tout au moins l’aider à évoluer. Steven Parrino s’est « attaqué » à la fin des années 70 à la peinture, médium que l’on disait alors moribond. La toile malmenée, dissociée du chassis, détendue, retendue s’est réinventée comme l’artiste et comme l’homme moderne qui sans mouvement s’enlise.

Le rythme s’accélère, la pression pousse à la performance et ce dont témoigne ces artistes est de ne jamais se nier, s’inspirer sans jamais renoncer à sa personnalité, être un cri strident dans la convention.

Steven Parrino, « Screaming Yellow Crush on Classy Chassis », 1992

L’Histoire est un éternel recommencement, l’histoire de l’art n’y fait pas exception si ce n’est que son rôle est de « faire un meilleur avenir avec les éléments élargis du passé« (Goethe).


Expositions à voir jusqu’au dimanche 14 avril, plus d’information ici


Oeuvre d’introduction :

Mathieu Malouf, Caytlin, Peinture acrylique et paillettes sur toile, 167,6 x 167,6, 2017

Les après-midi… – 18 rue Charrue


Les « après-midi » évoquent une époque où les dames recevaient dans leur salon, pour prendre le temps de la réflexion et savourer chaque instant dans une atmosphère confortable, quelquefois littéraire et souvent charitable.

Une boutique ouverte Les Après-Midi… Et quelques matins…

Une image éloignée de notre réalité, sur-active, et même des rêves de ceux qui n’ont pas, par une enfance solitaire, exploré tous les méandres d’univers lointains, moteurs d’une réadaptation pleine de fantaisie et d’espoirs.

Ces mondes romanesques, historiques ou artistiques permettent à certains enfants de devenir grand tout en ayant la chance de demeurer petit.

Ainsi Berthine Marceau, enfant unique dans la campagne chatillonaise, reçut de ses parents, une mère institutrice et un père, un peu homme des bois, l’éducation de l’imagination.

Les ours polaires ont-ils froid l’hiver ?

A chaque Noël un artiste faisait son apparition, à travers un livre des éditions Skira : Manet, Seurat, Utrillo, et tant et tant, que les couleurs, les formes et les styles sont devenus, compagnons, inspirations et vocation.

Prenant tous ces artistes à la source et ne voulant, en rien, rompre le charme de son apprentissage premier, c’est en autodidacte que Berthine dédie sa vie à son art.

Les chats enfin protégés de la pluie par le mariage artistique de Berthine et de Renoir

En lointaine parente du Douanier Rousseau, elle ne renie pas ce coté naïf qui a première vue peut faire sourire, alors qu’à la seconde l’émotion frappe devant notre innocence retrouvée.

Une douce fraicheur souvent hivernale, sa saison préférée, où l’ours de Pompon se trouve une compagne, où les chevaux de bois de la place Rude s’échappent en ville et où les chorales, félines, chantent Noël au kiosque de la place Wilson.

Dijon l’inspire depuis ses 18 ans, mais aussi la Bourgogne, terre du ferment créatif, et l’Est en général, qui par ses paysages et ses villages typiques, de l’Alsace à la Suisse, est un gisement naïf.

Une Alsace à l’esprit dijonnais

Le mariage de cet esprit traditionnel et de la cité des ducs s’illustre par la collaboration avec Mulot & Petitjean, dont les pains d’épices se vendent bien au-delà de Dijon.

Quand les mulots s’affairent chez Petitjean – Illustration pour la Maison Mulot & Petitjean (Pains d’épices de Dijon)

Une occasion unique d’offrir la même gourmandise à la vue qu’au goût, et ainsi de s’exposer au plus grand nombre.

C’est d’ailleurs ainsi que sa carriére artistique a débuté par des expositions, à la galerie Vauban de Dijon, mais aussi à Paris (Galerie Naïfs et Primitifs) et jusqu’au Japon.

Un tour du monde aux multiples images, mais rien ne vaut sa terre d’origine, là où tout a commencé.

Ainsi depuis douze ans Berthine vous reçoit rue Charrue pour continuer, encore et toujours, cette envie initiale de « faire des choses ».

Ses peintures, tout d’abord, huiles ou acryliques, quelquefois mêlés, mais aussi de multiples objets peints.

Par exemple trouve-t-on dans sa boutique un coq porte magazine, des sujets de Noël en bois ou des boules de verre peint à accrocher dans le sapin, mais aussi ses oeuvres déclinées en cartes postales, en livres à feuilleter « Le Dijon de Berthine » ou en calendriers, « Flâneries en Bourgogne« , à offrir pour une nouvelle année pleine de découvertes.

« Quand mes yeux, vers ce chat que j’aime / Tirés comme par un aimant / Se retournent docilement / Et que je regarde en moi-même » Le chat – Charles Baudelaire

Dès l’entrée dans cette boutique, sans connaitre Berthine, on sait d’emblée que sa devise, reprise royalement, pourrait être : « Le chat c’est moi !« .

Classique, sur un coussin moelleux, conté à la Perrault, dessiné à la façon d’Hansi, humanisée en maman poule (?) ou en chatte fatale, offerts aux délices de l’hiver où à l’inspiration des peintres comme sous les parapluies de Renoir.

Le chat qui est le symbole parfait de cet univers d’apparence sage mais au combien riche de sa liberté.


Une artiste peintre et bricoleuse de rêves à rencontrer dans sa boutique et à découvrir ici !

Berthine, par son goût de la chine et du partage, vous invite à découvrir la collection « Jolie vintage » de Caroline, bougies, textiles anciens et pochettes.


Le 26 décembre ne loupez pas un aperçu de son univers et de ses créations dans le journal de 13h de TF1 « Nos régions ont du talent » avec Jean-Pierre Pernaut.

Exposition « L’art des tranchées » – Archives départementales de la Côte-d’Or – 8 rue Jeannin

Plus de quatre années de commémorations de la Grande Guerre et combien de manifestions en hommage à ces hommes qui ont vécu dans des conditions atroces ce temps qui nous semblait déjà n’en plus finir dès l’été 14 ?

Une zone de confort à un siècle d’intervalle, différence majeure entre vivre et se souvenir de combats qui en gagnant au fil des semaines quelques mètres de terre nous permet aujourd’hui de ne plus vraiment avoir les pieds dessus.

« On enterre l’adjudant après le combat de Neuville Saint-Wast, 22 mai 1915 », crayon et gouache, attribué à Maurice Le Poitevin

L’inimaginable nous rattrape parfois, mais cette liberté d’y échapper quasiment au quotidien est le fruit du courage de ceux-là même qui devaient lutter pour l’obtenir.

Reste des objets d’art et d’artisanat, autant de cailloux blancs extraits des tranchées, mémoire d’un moment et d’une époque où, face à l’ogre guerrier, chaque soldat était comme le petit poucet, réduit à laisser une trace pour éviter de se perdre entièrement.

Une façon poétique pour les Archives départementales de la Côte-d’Or  de replacer l’individu, ses savoir-faire, ses rêves, son métier d’origine, en première ligne loin du terme générique et réducteur de « poilu ».

Maxime Faivre « Pastel du soldat Mouchoux blessé le 2 octobre 1914 au combat d’Oppy Arras »

Cette exposition d’objets issus de la collection du général Bertrand François, commandant de la nouvelle école de gendarmerie de Dijon, brasse toute les matières (Bois, os, corne, pierre, marquetterie de paille…), toutes les formes (Coupe-papier, vases, briquets, bagues, dessins…) et toutes les origines (Française, Russe, Germanique…), comme la vitrine consacrée au soldat allemand Ferdinand Gassen dont les objets ont été prêtés par sa petite fille.

« Memorabilia » signés, dédicacés à un camarade, une infirmière, offerts à la famille, à l’ami d’une fortune que l’on souhaite conserver malgré la situation.

Expressions d’une victoire sur l’ennemi à qui on a soustrait ces « trésors de guerre » transformés pour se les approprier, spontanéité des premiers temps qui, peu à peu, donne lieu à une véritable industrie.

Ces objets que l’on croit toujours issus des feux de l’enfer sont plus souvent issus du purgatoire des centres de rééducation professionnel pour les mutilés de guerre, ou quasiment du paradis de l’arrière, travail de civils vendu par des bijoutiers.

Grand plateau ouvragé signé « Frère L » daté au dos « Verdun 29 octobre 1917 » – Cuivre d’obus et anses en ceinture d’obus

Un engouement servi par la dextérité de certains soldats, en particulier de ceux issus des colonies (Maroc, Algérie) maîtres dans la transformation des métaux issus de munitions.

Une phase industrielle aujourd’hui oubliée, même si reste dans le souvenir de beaucoup le vase, douille d’obus gravée, sur la cheminée des grands parents.

Une exposition souvenir, une exposition hommage, une exposition humaine où, loin des études de masse privilégiées par les historiens, l’aspect personnel transparaît au sein des archives, gardiennes de l’identité.


Exposition « L’Art des tranchées – Petit Poucet de la Grande Guerre » jusqu’au 20 mars 2019, du lundi au vendredi de 8h30 à 17h, dans la salle des gardes au rez-de-chaussée des Archives départementales de la Côte d’Or, 8 rue Jeannin.

Site internet : ici


En tête d’article : F. Matossy, « La corvée de soupe, Eparges, sept 1915« , aquarelle

Festival 360° – Panorama de la Photographie Transculturelle

Depuis toujours « sage comme une image » j’en ai oublié, au regard des autres, d’exister, de me conformer au « parce qu’il faut bien vivre… », sous entendu s’animer, s’amuser, aimer, prouver (ou se prouver) sa réalité.

©Yann Levi – Le vestiaire du Red Star (Du 25 octobre au 26 novembre au Zénith de Dijon)

Bel objectif tant qu’il ne se cantonne pas à l’egocentrisme « star comme une image » qui inonde de 9000 photos seconde des applications (Snapchat & co) principalement utilisées par les moins de 25 ans.

Une jeunesse souvent insouciante dont le festival 360° fait vibrer, pour la deuxième année consécutive dans dix lieux de Dijon Métropole, les nuances, le grain et les focales par le travail de 18 photographes, principalement Français, mais aussi Iranien, Brésilien, Néo Zélandais ou Américain.

Un panorama des thèmes d’actualité, héritage en cours de ces jeunes, dont l’éloignement de l’objectif est proportionnel à la prise de conscience de certaines réalités.

©Arnaud Finistre – Rohingyas, l’exode forcé (Du 4 au 12 septembre au Cellier de Clairvaux)

Les questions d’immigration y trouvent une part essentielle d’humanisme, des fragiles embarcations sauvées par l’ONG SOS Méditerranée (Yann Levi L’Aquarius, contre vents et marées !), au suivi de la fuite des Rohingyas, ce groupe ethnique chassé de Birmanie il y a un an (Arnaud Finistre Rohingyas, l’exode forcé), à la situation de guettoïsation des Roms dans une Europe toujours hostile aux mouvements intérieurs (Rémy GabaldaLes Roms ne disent jamais « il était une fois »).

Autant de situations particulières, objets de blessures, dont témoignent physiquement les survivants d’armes à feu dans une Amérique en plein débat sur la question de leur libre circulation (Kathy Shorr Shot) et, moralement, la jeunesse iranienne dont la mémoire a été impactée par le passé tumultueux du pays (Gohar Dashti Today’s life and war – 2008).

©Kathy Shorr – Shot (Du 23 au 28 octobre dans la salle des Actes de l’Hôtel Despringles)

360° de points de vue et d’images d’un monde entre survie et jouissance, espérance et envie, dans un festival aux clichés qui loin d’être glacés provoquent et stimulent les émotions.

©Jérôme Gaillard – Vivants (Du 19 septembre au 19 octobre à la Médiathèque de Longvic)

Enthousiasme d’une jeunesse en découverte (Jérome GaillardVivants), pieds de nez aux conflits armées par les arts du cirque (Johanna Maria Fritz Like a bird), victoire communicative du foot (Sabrina Dolidze Champions), éclate entre deux vagues (Tim Mc Kenna Wave), boeuf exaltant d’une musique sur et hors scène ( Alice MillerShow)…

©Johanna-Maria Fritz – Like a bird (Du 25 septembre au 19 octobre à la Résidence étudiante Maret)

Autant de raisons à continuer d’espérer, autant de passions à communiquer, autant de photos à véhiculer pour regarder en face les réalités et les joies, les plaisirs simples, les occasions d’agir et demeurer ainsi « sauvage comme une image » en réaction à une société souvent adepte des œillères.


360° Panorama de la photographie transculturelle jusqu’au 15 décembre dans différents lieux de Dijon Métropole – Programme complet ici


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Image d’introduction : reflet de la ville depuis les jardins Darcy d’une photographie de Yann Lévi, de la série « Aquarius, contre vents et marées !« .