La Rose de Vergy – 1 rue de la chouette

Aujourd’hui fermée pour laisser place à une nouvelle boutique Mulot & Petitjean cet article est laissé à titre d’archive et comme le souvenir d’une certaine diversité…


Dans sa sauvegarde du patrimoine gourmand Dijonnais la Maison Mulot & Petitjean a racheté, il y a quelques années, cette petite fabrique artisanale de pain d’épices, qui offre une approche gustative différente de la Maison adoptive.

L’occasion de varier les plaisirs dans cette biscuiterie créée en 1997 à Reulle-Vergy, et qui depuis 2005 s’est installée dans une maison à colombages du XVe siècle, clin d’oeil stylistique à l’hôtel Catin de Richemont, place Bossuet.

Le Mulot ne s’aventure rue de la Chouette que sous le couvert de la Rose.

Aussi le pain d’épices y gagne une recette différente, toujours avec de la farine de froment, Dijon oblige, mais avec un peu plus de miel, du beurre, qui le rend plus moelleux et beaucoup plus d’épices, suivant en cela la recette alsacienne.

Un « papillement » de saveurs aux poudres magiques de cannelle, coriandre, cardamome, muscade, gingembre, clou de girofle, et de deux anis, vert et badiane étoilée.

De quoi attirer plus rapidement les Rois Mages qui offrent à cette recette traditionnelle des écorces d’agrumes, du gingembre confit ou simplement des pépites de chocolat.

La Rose de Vergy propose, comme Mulot & Petitjean, les spécialités de Dijon en pur miel : pavés, glacés minces (Couche cristaline de blanc d’oeuf et de sucre), gimblettes (Un pain d’épices plus cassant) et les fameuses nonettes, limitées à trois parfums (Orange, cassis, pêche de vigne), afin de leur offrir un coeur fait maison.

Confitures que vous pouvez vous offrir pour les tartinages du matin.

Et pour le soir, menez votre monde à la baguette, avec un pain d’épices peu sucré, à découper pour porter un toast entre amis.

Tandis que tout au long de la journée vous pourrez craquer pour les petits bonbons traditionnels de Dijon aux douces saveurs de cassis, de rose, de bergamotte ou d’anis tendre.

En dehors du pain d’épices et des confiseries vous trouverez également une collection de sablés pur-beurre à tremper dans le thé pour un moment de détente.

Attention toutefois qu’entre les fleurs d’épices et les feuilles de cassis vous ne tombiez sous les dents de loup… A moins que ce ne soit l’inverse !

Des histoires tour à tour croustillantes ou fondantes nées de cette Rose de Vergy au parfum d’enfance.

Loiseau des Ducs – 3 rue Vauban

« Y a d’la joie. Dans le ciel par dessus le toit. Y a d’la joie. »

Charles Trenet écrit cette chanson en 1936, une année d’optimisme national portant haut le Front Populaire.

Au delà de certains poncifs, et devant tant d’optimisme bariolé, on ne peut imaginer qu’un toit bourguignon, loin de la grisaille de l’ardoise et de l’uniformité des tuiles brutes.

Depuis le XIVe siècle les toitures des plus beaux édifices de Bourgogne, tels les Hospices de Beaune ou le château de la Rochepot, et à Dijon la cathédrale Saint-Bénigne et l’Hôtel de Voguë, élèvent la fantaisie à la conjugaison de la polychromie et de la géométrie.

Toitures de la cathédrale Saint-Bénigne à Dijon

Cette technique de terre cuite glaçurée, trouve son origine, dés le XIe siècle, dans le savoir faire des moines de l’Abbaye de Citeaux, précurseur de l’art cistercien.

Néanmoins, les premières toitures entièrement polychromes ne se voient qu’à la fin du XIIe siècle en Normandie et en Ile-de-France, pour arriver en Bourgogne, prés d’un siècle plus tard, avec le développement de l’architecture gothique.

Pourquoi dans ces conditions historiques, défavorables, ces toits colorés sont-ils perçus, plus particulièrement, comme bourguignons ?

En Juillet 2015, le classement des Climats du vignoble de Bourgogne, au patrimoine mondial de l’UNESCO, a entériné ce symbole régional.

Les couleurs de ces toitures sont emblématiques de ce terroir spécifique :

Le marron c’est la terre, le vert c’est la vigne, l’or c’est la maturité, la saison des dieux (La Côte-d’Or), le tout donnant le rouge, le vin qui fait la richesse et la renommée de cette région depuis des générations.

Toits de l’Hôtel-Dieu de Beaune – Source d’inspiration de la bûche Bourgogne de Bernard Loiseau

Un toit, image du vignoble, qui affiche la prospérité et demeure un hommage des cieux à la terre.

En cette période de fêtes le groupe Bernard Loiseau, réunit la trinité bourguignonne, toiture, vin, gastronomie, en une bûche aux accents du terroir et des savoirs-faire locaux.

Bernard Loiseau – Bûche de Noël « Bourgogne » 2016

La base est un biscuit moelleux au pain d’épice maison, magnifié à la badiane et au poivre blanc, puis l’élévation se fait par une mousse de chocolat blanc, une mousse de chocolat noir de Madagascar, suivi d’une mousse au cassis pour atteindre les sommets avec une mousse au chocolat, aérienne, à l’épice de pain d’épice, enfin, la faîtière du toit, de chocolat noir à géométrie polychrome, est une mousse au cassis.

Un dessert emblématique, de fraicheur et de saveurs mêlées, à l’image, parfaite, de la cuisine de Bernard Loiseau, toute en légèreté.

Une bûche au meilleur de la Bourgogne pour un Noël d’un savoureux chauvinisme.


Les bûches peuvent être commandées ici ou directement au restaurant Loiseau des Ducs.


Pour en savoir plus :

Catherine Baradel-Vallet, « Les toits polychromes de Bourgogne, 8 siècles d’histoire« , 2012, éditions Faton

Le Consortium – 37 rue de Longvic – Rodney Graham

L’art contemporain évite l’évidence, tourne le dos à la nature en la réinventant, et s’oppose au conformisme au risque d’être un mystère, souvent incompréhensible de « la masse ».

En rupture avec le maillage culturel éclairé, mis en place par André Malraux dans les années 60 (Maisons de la Culture), bon nombre d’associations urbaines, de « libre pensée » ont émergées dès 1970.

Elles se veulent, alors, les lieux d’un discours décomplexé et le champ d’expérimentations « plastiques » en tous genres.

Pour celles qui ont survécu (…) elles ont un poids indéniable dans le libéralisme du marché de l’Art que nous connaissons aujourd’hui.

C’est le cas de l’association « Le Coin du Miroir » fondée à Dijon en 1977 par Xavier Douroux et Franck Gautherot.

Devenue au fil des années, des alliances et des lieux d’exposition, Le Consortium.

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Premier centre d’art contemporain conventionné, en 1982, par la délégation aux arts plastiques du ministére de la Culture.

Désormais une Institution, indépendante, qui va fêter ses 40 ans, en utilisant, pour se faire, le truchement d’un autre anniversaire, celui du Centre Pompidou.

De l’esprit contestataire des débuts que reste-t-il ?

Xavier Douroux : « Je crois qu’on a beaucoup changé, mais malgré tout il y a quand même des lignes de force qui restent et on est toujours dans cette même capacité à dire « C’est maintenant que ça se passe ! ». Et cela permet de suivre, dès aujourd’hui, l’itinèraire d’un artiste dans les années qui vont venir« .

En cette fin d’année, et jusqu’au 19 février, trois artistes sont à l’honneur, R. Graham, D. Hominal et F. Vaerslev.

Trois visions, deux générations.

Intéressons nous au plus reconnu des trois, Rodney Graham, canadien, artiste de la scéne de Vancouver, représenté par les meilleures galeries, de New York, Londres et Zurich.

Le titre de son exposition pose les jalons d’une vision particulière du métier : « You should be an artist« .

« Vous devriez être un artiste »

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Rodney Graham ne se voit pas juste comme un créateur, mais comme un conteur d’histoires, qui souvent le mettent en scène.

La dualité : L’oeuvre de l’artiste et l’artiste dans l’oeuvre, offre toujours un questionnement particulier qui, ici, prend un tour décalé, aux limites de l’ironie, voir de l’humour.

Ses photos rétro-éclairées, uniques, dyptiques ou tryptiques, le représentent grimé en un artiste-personnage, emblématique ou caricatural de leur époque, soit musicien, peintre du dimanche, gardien de phare maquettiste, fou rêveur, ou en manque d’inspiration dans un bar.

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Dans ces images, les univers varient, mais reste toujours un sens de la reconstitution, de la mise en scène, du détail, qui fait de chaque objet du décor une oeuvre d’exception.

On les retrouve, d’ailleurs, échappés de l’image, fragments d’art explicatifs du Tout, en même temps qu’hommage aux artistes et courants d’art passés.

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Ainsi la réalisation du dilletante du dimanche (ci-dessus) s’inspire de l’oeuvre de Morris Louis, artiste américain du color field.

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De même une série de sculptures en fils métalliques (Pipe Cleaner Sculpture) évoque l’Arte Povera, une attitude artistique et sociale, née en Italie dans les années 60, en rébellion contre la société de consommation.

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Le geste créateur surpassant l’objet fini.

Evocation aussi, dans une série de tableaux, de l’artiste Lucio Fontana, avec ses monochromes maltraités, mouvement du « Spatialisme » où la toile doit s’ouvrir largement au delà de son environnement pictural.

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Inspiration d’artistes majeurs des années 60, mais aussi des dessins d’humour que l’on pouvait trouver dans les magazines masculins des années 50.

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Caricature de l’art contemporain, et de ses amateurs, dans un jeu de miroir…

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Possible Abstraction – Laque sur panneau de bois

… Devant ces compositions abstraites, presque identiques, allez-vous vous poser la même question que ces deux hommes ?

Ironie, sens du détail, références, l’art de Rodney Graham est riche à plus d’un titre.

Il pourrait être comparé, en cette période de fêtes, à un calendrier de l’avent, dont les fenêtres ne cessent d’élargir l’univers artistique.

Par références, par déférence et par passion d’un art qui n’oublie pas sa vocation première : élever celui qui le regarde.

Musée Magnin – 4 rue des Bons Enfants

Dans la culture occidentale la nudité est au paradis ce que le vêtement est à l’humanité, une obligation de la vie en société depuis Adam et Eve.

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Eventail à scène galante en ivoire et vélin, vers 1855

Le musée Magnin par une exposition-dossier « La mode dans le portrait » nous invite à une réflexion sur l’art de se vêtir et sa représentation sociale et personnelle (Comme ce portrait de femme, huile sur toile, vers 1825)

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Certains portraits de sa riche collection sont mis en paralléle avec des vêtements de même époque provenant de la non moins foisonnante collection du musée des tissus de Lyon (Comme ce chapeau baleiné à rubans en taffetas, vers 1830)

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Claire Berthommier, chargée des collections du musée des Tissus et du musée des Arts décoratifs de Lyon, commissaire d’exposition avec Rémi Cariel, conservateur du musée Magnin, me présentait, en octobre dernier, l’exposition pour BFC Radio.

Une collaboration passionnante et taillée sur mesure tant on dirait que les atours et parures choisis sortent des tableaux, du double art de paraître : en société et portraituré.

Mise en perspective dans deux salons feutrés qui invitent à un regard triangulaire, entre parure, portrait et postérité.

Que reste t-il des aspirations esthétiques ? Que reste t-il du passé ? Le vêtement est-il plus porteur d’émotions qu’une peinture ?

Autant de questions à se poser jusqu’au 8 janvier 2017, date de clôture de cette exposition-dossier.

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Tout le mois de décembre, et le reste de l’année, le musée Magnin présente, dans un très bel hôtel particulier du XVIIe siècle, l’Hôtel Lantin, une collection permanente de plus de 2000 oeuvres réunies fin XIXe et début XXe par un frère et une soeur, Maurice et Jeanne Magnin.

Peintures françaises, italiennes et de l’école du Nord (Dont « Les plaisirs de l’Hiver » de Pieter Brueghel le jeune), mais aussi arts graphiques et mobilier.

Des oeuvres classiques, pour la plupart du XVIe au début du XIXe siècle.

En effet, cette fratrie collectionneuse n’avait pas de goût pour l’avant-garde, ce qui n’empêche un choix assez sûr. Ainsi leur indépendance de goût permet d’admirer les oeuvres d’artistes rares dans les musées français, comme Claudio Ridolfi ou Jacopo Bertoja.

C’est aussi l’occasion de découvrir une collection particuliére encore « dans son jus », un vrai Bon dans le temps à deux pas de la place de la Libération.


Le musée Magnin est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h. Fermé les lundis, le 25 décembre et le 1er janvier.

L’actualité culturelle de la grande région Bourgogne-Franche Comté est sur BFC Radio, dont je suis le correspondant dans la région Dijonnaise.

Dijon Design – Le meilleur à Dijon

« S’il vous plait… dessine-moi une toison ! Une toison d’or ! »

C’est en paraphrasant le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry que je peux vous expliquer au mieux l’idée de ce blog :

Vous présenter les lieux de prestige, d’imagination, de création et de valorisation de soi, qui se cachent dans le Dijon actuel.

Dijon du XXIe siècle qui avec le classement du centre ville et des climats à l’UNESCO, et la préparation de la Cité Internationale de la Gastronomie, renoue avec l’éclat de la cour de Bourgogne des XIVe et XVe siècles.

Un Dijon au prestigieux passé et au vif avenir, qui a la couleur d’une de ses plus grande spécialité, éclatante, chaleureuse et piquante.

Aussi laissez-moi vous faire découvrir les joyaux de cette nouvelle couronne, passionnés, pointus et pétillants.